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CONCOURS (Décembre 1995 - numéro 8)
Rappel du problème posé dans le n°7: «le 29 juillet 1654, X écrit à Y pour lui soumettre la réponse qu'il compte faire à Z. La face du monde des idées va s'en trouver transformée. Qui sont X, Y et Z. Quelle était la question posée par Z à X?» Pour découvrir l'énigme, on pourra se reporter à la page 15 de l'ouvrage de Daniel Schwartz «Le jeu de la science et du hasard» (Flammarion, 1994). X c'est Pascal, Y c'est Fermat et Z le Chevalier de Méré. Le problème que ce dernier avait posé à Pascal était le suivant : deux joueurs font une partie de pile ou face, le gagnant est celui qui obtient le premier 3 résultats conformes à sa prédiction, la partie comporte plusieurs manches; mais les joueurs sont obligés de l'interrompre prématurément, à la fin de la première manche; comment leur rendre les mises de façon équitable, en tenant compte du fait qu'un des joueurs avait gagné la première manche? Pascal trouva la solution qu'il exposa à Fermat dans une lettre datée du 29 juillet 1654 qui a été conservée. Cette date est généralement considérée comme établissant les fondements du calcul des probabilités.
Dans un article d'Alain Franco, paru dans Le Monde du 19 octobre 1995 (p.3), consacré à la politique des Pays-Bas en matière de toxicomanie, on lit cette déclaration d'Ed Van Thijn, ancien bourgmestre d'Amsterdam: «Nous refusons la politique de l'autruche. Les toxicomanes dans ma ville ne sont pas proportionnellement plus nombreux que dans d'autres capitales. Moi, au moins, je sais combien Amsterdam compte de drogués. Le Maire de Paris peut-il en dire autant?». Cela me rappelle les déclarations d'un conseiller municipal, vice-président du Conseil communal de prévention de la délinquance de Nantes (16 septembre 1995) qui expliquait doctement que les statistiques de police et de gendarmerie sur la délinquance et la criminalité ne mesuraient pas la délinquance et la criminalité mais l'activité des services (*) avant de se féliciter du «taux de criminalité» peu élevé de sa ville par rapport à d'autres. Ces taux étaient bien évidemment calculés à partir des statistiques susnommées Où l'on voit que le discours politique peut facilement s'affranchir du principe de non-contradiction.
(*) Une telle assertion mériterait d'être analysée de façon approfondie dans une livraison ultérieure de Pénombre. Avis aux amateurs.
Pierre Tournier |