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AH CES POURCENTAGES Octobre 2002- numéro 31[Table des matières]
Dans le brouillard des pourcentages Le Figaro Économie du 11 juillet 2002 : « Limpôt brut de 2002 en baisse de 5 % ». Nous lisons que, limpôt ayant été calculé avec le barème en vigueur, on lui appliquera un abattement de 5 %, uniformément quel que soit le montant. « Bercy précise que ce « rabais sur facture » est strictement équivalent à une baisse de 5 % des taux du barème. » On pourrait comprendre alors que le taux dune tranche taxée à 10 % devient 5 %, que celui de la tranche à 30 % est ramené à 25, etc. Cest comme ça que je lavais lu, du reste : en me disant aussitôt que cétait faux. Ce ne serait en rien équivalent. Un calcul sur un cas simple suffirait pour sen convaincre. En fait, il faut comprendre que lon applique ce rabais de 5 % au taux lui même : cest à dire quon le multiplie par 0,95. Un taux de 10 % devient 9,5 % ; et ainsi de suite. Ah ! ces pourcentages de pourcentages A déconseiller, pour éviter les ambiguïtés. En plus, si on veut « pérenniser » cette réduction, comme on nous le promet, en lintégrant au barème de lan prochain, ça va nous faire des taux avec beaucoup de décimales ! Jadis, cétait rond : 5%, 10%, 15%, etc. Déjà cette année, cétait devenu : 7,5 ; 21 ; 31 ; 41 ; 46,75 et 52,75 %. Lan prochain, ça devrait donc nous faire : 7,125 ; 19,95 ; 29,45 ; 38,95 ; 44,4125 et 50,1125 % Voilà qui va être commode ! Pourquoi ne pas garder le barème à taux ronds : cest plus lisible. Et, continuer à appliquer un abattement en fin de calcul : cest plus visible. Arithmétiquement équivalent, mais politiquement plus payant ! Il faudra le suggérer au ministre, qui ny a sûrement pas pensé. De toutes façons, ce barème, rond ou pas, ne sapplique déjà pas au revenu, mais à un revenu préalablement réduit. Par exemple, pour un salaire, on applique le barème après abattement de 10 puis 20 % (ce qui fait -28 %). Tout ça nest pas dune grande clarté. Mais le contribuable qui sastreint à suivre le détail du calcul a le sentiment gratifiant quà chaque étape on lui fait une faveur ! Au fond, avant le ministre actuel, ses prédécesseurs ont dû en effet considérer que cest politiquement payant. Tant pis pour larithmétique et la clarté du chiffrage.
Jean-Pierre Haug, économiste
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