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MELI-MELO
Octobre 2002- numéro 31[Table des matières]
On manque de bras, de têtes ou de cohérence ? En avril 2002, la presse a rendu compte comme un seul homme, et sans critique à notre connaissance, des résultats dun rapport de la rectrice de Toulouse, Nicole Belloubet-Frier, qui, partant du constat que 500 000 jeunes obtiennent le baccalauréat, soit un peu plus de 60 % dune classe dâge, affirme quil en faudrait plus pour répondre aux besoins. Ainsi La Croix du lundi 29 avril titre : « La France manque de bacheliers », et parle dun déficit de 10 000 à 16 000, lequel viendrait dun défaut dorientation en fin de collège et dune « fuite » vers lapprentissage. Lhebdomadaire La Vie du 25 avril, avec exactement le même titre, « La France manque de bacheliers », précise que 18,4 % de ceux-ci obtiennent Bac + 2, mais quil en faudrait 22 %. Admirables précisions ! Pour qui suit un peu ces questions, voilà de quoi être déboussolé. Toutes ces dernières années, on nous a seriné que les métiers manuels manquaient de bras, que le bâtiment et lhôtellerie en particulier narrivaient pas à recruter, que lapprentissage était délaissé, que beaucoup trop de jeunes se lançaient dans des études longues sans avenir et, enfin, que beaucoup de jeunes à Bac + beaucoup dannées sont très souvent obligés daccepter des boulots sous qualifiés. À moins que nous manquions de têtes et de bras, alternativement. Ce qui rejoindrait les propos dautres futurologues de lemploi qui nous répètent que dans lavenir il faudra changer souvent de métier. Passer de « métiers à tête » à des « métiers à bras » et vice versa ? Alors soyons prudents. Élevons nos enfants en noubliant jamais cette vénérable maxime : « mens sana in corpore sano ».
Jean Célestin, observateur terrestre |