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ELECTIONS Octobre 2002- numéro 31[Table des matières]
Vote triangulaire À l'élection présidentielle, si un candidat obtient 50% au premier tour, il est élu. Ce n'est jamais arrivé. Sinon, on procède à un deuxième tour, entre les deux premiers. Il serait logique, si ces deux premiers ne cumulent pas 50% des voix, ce qui devient habituel, de procéder à un deuxième tour avec les trois premiers. Dans le cas présent, cela aurait sauvé Lionel Jospin. Contrairement à ce qu'on croit, une élection triangulaire peut dégager un élu parfaitement légitime. Il faut pour cela procéder au «scrutin d'assentiment», recommandé par Condorcet, qui consiste à classer les trois candidats. Les électeurs auraient eu à choisir, le 5 mai, entre six bulletins:
Si aucun des trois candidats n'obtient la majorité absolue des premières places, est élu celui qui a le plus de citations en premier ou second. Une bonne façon de populariser ce type de vote avant la présidentielle de 2007 serait de l'appliquer à toutes les « triangulaires » des prochaines législatives. Faute d'Assemblée en session, il est trop tard pour l'instituer, mais rien n'empêche les maires dans la commune desquelles se dérouleront de telles triangulaires de l'instituer à titre expérimental et de confronter le résultat selon la méthode classique avec celui obtenu par la méthode Condorcet. Cela contribuerait à sortir enfin la France de la bipolarisation, donc de l'alternative «pouvoir personnel/cohabitation , qui conduit le pays des Lumières à faire des bêtises.
Michel Louis Lévy |