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Juillet 2003 numéro 34[Table des matières]
Tutti-frutti
En février 2003, contrairement aux mois précédents et aux années passées, les prix en France ont beaucoup augmenté : de 0,7 % . Un tel taux maintenu sur une année conduirait à un accroissement de près de 9 %, ce qui est beaucoup. Personne ne se réjouit de ce chiffre, ni les journalistes qui lannoncent, ni les politiques qui le commentent, ni les consommateurs qui le subissent. Pourquoi ? Parce quun renchérissement des prix diminue le pouvoir dachat. Cela va de soi. Voire. À la même époque et depuis quelque temps les prix de limmobilier flambent. Or cela fait lobjet de titres du genre : « Létonnante vitalité du marché du logement fait encore monter les prix », ou mieux : « Le marché immobilier parisien affiche une santé insolente ». Ces deux titres sont du Monde (20 mars 2003), mais cette présentation positive des choses, ici en employant les mots vitalité et santé, est générale. Évidemment, on peut dire quun prix qui augmente, sil fait le malheur de lacheteur, fait aussi le bonheur du vendeur, et quen ce qui concerne le logement - contrairement aux biens et services courants - on privilégie le vendeur. Mais pourquoi ? Le logement peut certes être un investissement, dont on attend que la valeur augmente, comme celle des actions ou des uvres dart. Mais il est dabord une nécessité, un bien plus essentiel que le yaourt goût coca cola (ça existe, si, si ) ou le dernier modèle Nike. Personne nest obligé davoir une dame nue de Rubens accrochée au-dessus de son lit, mais tout le monde a besoin dun logement pour poser son lit. Javoue ma perplexité. Alors si un Pénombrien futé et compatissant ou le beau-frère de sa voisine qui a justement étudié cette question pouvait éclairer ma lanterne, je lui en serais infiniment reconnaissant.
Jean Célestin |