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Juillet 2003 numéro 34[Table des matières]
Tutti-frutti
Une étude de lÉducation nationale (Le Monde 25 février 2003) montre que les enfants nés en début dannée réussissent mieux à lécole primaire que ceux nés en fin dannée. Cela na rien détonnant, car à la rentrée de septembre il peut exister une différence dune année entre les plus jeunes et les plus vieux, ce qui est considérable à cet âge. Une solution serait de faire plusieurs rentrées, par exemple, 4 rentrées échelonnées dans lannée selon le trimestre de naissance. On naurait alors quune différence maximale de 3 mois entre les plus jeunes et les plus vieux. Mais cela demanderait de multiplier les niveaux par 4, autrement dit, davoir 4 niveaux de CP, 4 niveaux de CE1, etc., ce qui supposerait que le cycle primaire comporte 20 niveaux, soit en principe au moins autant de classes par école, ce qui ne faciliterait pas la tâche déjà très complexe des instits à classe unique. Ce nest pas la bonne solution. Dautant plus quil faudrait perpétuer ce système au collège, au lycée et jusquà luniversité. À luniversité justement, lenseignement par année présente aussi un inconvénient, celui pour un étudiant davoir à redoubler une année entière en cas déchec. Cest pourquoi le système semestriel, pratiqué en Allemagne ou ailleurs, est plus satisfaisant. Il sagit dans ces cas de semestres pour de vrai, cest-à-dire qui coexistent en permanence, par exemple 4 semestres pour léquivalent du Deug, dont les enseignements se déroulent sur deux années. Notons en passant que ce système est possible dans une université, où les effectifs par niveau sont sensiblement plus forts que dans une école. Possible mais coûteux, car il nécessite sinon pour les travaux dirigés, du moins pour les cours magistraux - plus de locaux et denseignants. Luniversité française a décidé de passer aux semestres. Mais comme elle na pas les moyens de les faire coexister simultanément, on sest contenté de découper chaque année en deux semestres et de faire des examens de fin de semestre, autrement dit, de faire des semestres pour de rire. Supposons donc un étudiant qui entre à luniversité et loupe le premier semestre. Dans le système allemand, il peut recommencer ce semestre immédiatement. Dans le système français, il devrait attendre le début de lannée universitaire suivante. On le fait donc passer au deuxième semestre, à charge de rattraper le premier semestre à la session de septembre, qui comporte normalement des examens pour chacun des semestres - ce qui en pratique est impossible - avec le risque déchouer à nouveau à ce premier semestre et de passer au troisième. Je suis confronté depuis peu à ce système kafkaïen
Un prof perplexe |