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C’est le titre d’un article de la “ e-revue ” Panorama de l’actualité Internet dans le domaine de la Sécurité sociale, lettre n° 69 du 31 août 20031, rapportant les résultats d’une “étude quantitative Cap Gemini Ernst & Young/TNS Sofres sur les rapports qu’entre- tiennent les Français avec les services publics sur Internet”. Cependant la France est, des pays les plus développés de l’UE (PIB/habitant supérieur à 15 000 euros par an), celui qui a le plus faible taux d’équipement informatique, ce qui relativise beaucoup le “plébiscite”. L’article revient à plus de raison, et nous apprend que “ en France, 65 % des internautes se sont con- nectés au moins une fois à un site Internet de service public au cours de l’année écoulée ” ; au final, donc, c’est au mieux un plébiscite des internautes et non des “ Français ”. “ Au moins une fois ”, est-ce que ça fait un plébiscite ? Pas vraiment : cette annonce est - entre parenthèses et assez vite - fortement corrigée : “ (dont 19 % “régulièrement” ) ”. La suite encore plus intéressante : “ alors qu’en Allemagne et en Grande-Bretagne, pays où la pénétration de l’Internet est plus forte, les taux sont respectivement de 54 % et 49 % ”. Donc, “ la pénétration de l’Internet est plus forte ”, mais de combien ? L’article ne le précisant pas, je vais à la meilleure source, le ministère des Finances, qui me dit qu’en 2002, le “ taux d’équipement des ménages ” est de 33 % France, 46 % en Grande-Bretagne, 48 % en Allemagne. On regrettera au passage de ne pas savoir quel pourcentage de nos voisins visite ces “ e-services publics ” “ régulièrement ”. Voyons : les 2/3 du tiers des ménages français ont consulté au moins une fois un “ e-service public ” ; si je me rappelle mes vieilles notions d’arithmétique, ça fait donc les 2/9ème, soit environ 22 % ; contre environ 23 % de Britanniques et 26 % d’Allemands. Ma foi, quand on mesure, non plus des pourcentages abstraits mais des valeurs réelles, on voit que les fréquentations sont assez proches, et plutôt en défaveur des internautes français. On voit aussi que le “ plébiscite ” est très relatif. Remarquez, 22 %, c’est à peu près ce que recueille une “ majorité ” parlementaire, actuellement, alors… Un “ plébiscite ” encore plus limité (hors le fait que la fréquentation réelle semble donc plutôt 20 % que 65 % d’internautes), quand on lit que “ côté téléprocédures, la marge de progression est encore grande ”; une manière aimable de dire : les “ e-services publics ” ne sont pas tant des services que des sites d’information… Au final, au plus 20 % d’au plus 35 % des Français visitent nos “ e-services publics ”, dont une partie seulement proprement en tant que services publics ; soyons généreux, disons 50 %. Donc, 50 % de 20 % de 35 %. Chez moi, ça fait 3,5 %. Un vrai plébiscite, pas de problème.
Olivier Hammam
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