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Lettre d'information de Pénombre

association française régie par la loi du 1er juillet 1901

Mars 2004– numéro 36[Table des matières]

 

TUTTI FRUTTI

Des chiffres qui ne manquent pas d'air

Le 30 décembre dernier, la chronique  “ L’info environnement ” de Nathalie Fontrel sur France Info était consacrée au recyclage obligatoire des pneumatiques.

On y rappelait que 100 millions de pneus sont stockés dans 120 grosses décharges, sans compter les dépôts sauvages, et que la réglementation exige que, au 1er juillet 2004, les détenteurs de stocks de pneus usagés éliminent ou fassent éliminer ces stocks dans un délai de 5 ans, soit avant le 1er juillet 2009.

La chronique mentionnait également le nombre de pneumatiques vendus chaque année : 450 000.

La chronique a été rediffusée à différentes reprises, avec ce chiffre étonnant, puisqu’il sous-entend que le stock actuel correspond à plus de 200 années de ventes et que les 120 millions de pneumatiques équipant les véhicules en service ne sont pratiquement jamais renouvelés !

J’ai essayé d’identifier l’erreur. Un zéro manquant, ce qui donnerait 4,5 millions de pneumatiques pour près de 30 millions de véhicules (VL, VUL, VI et motos) ? Insuffisant. Deux zéros manquants, soit 45 millions de pneumatiques, soit un renouvellement tous les 2 ans 1⁄2 en moyenne ? Peut-être.

L’explication serait plus simple, à en juger par les évaluations de la production de pneumatiques usagés proposées dans les Actes de la matinée-débat du 24 septembre 2002, au Sénat, ou une note de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie).

La première source fait état de 360 à 400 000 tonnes de pneus usagés par an, la seconde de 405 000 tonnes dont 234 000 tonnes pour les véhicules légers, 17 000 tonnes pour les utilitaires légers, 123 000 tonnes pour les poids lourds et 31 000 tonnes environ de diverses origines : génie civil, agricole, cycles,…

Voici qui ne nous ne renseigne guère sur le nombre de pneus supplémentaires à recycler chaque année mais éclaire sur la nature des erreurs que les Pénombriens relèvent dans les médias. Mais on pourra toujours s’étonner que des journalistes ne se rendent pas plus compte d’inexactitudes flagrantes.

Daniel Cote-Colisson