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Décembre 2005 numéro 41[Table des matières]
NOMBRES EN TÊTES
(suite et pas fin)
Je rêve d’un monde où les nombres seraient des multiples de 12 et non de 10. Quel casse-tête ce 10 ! Distribuez donc 10 carambars à 4 gamins : il faut en couper 2 en 2 morceaux. Et 10 à 3 gamins : c’est infernal. Et je ne parle pas du résultat mathématique : 3,3333333333… Alors qu’avec 12, nos carambars restent entiers et nos doigts propres : chaque gamin aura en aura 3 et 4. Oui mais, me direz vous, si vous avez 5 enfants, le 10 vaut mieux que le 12. D’accord, mais si vous en avez 6… ? Alors pourquoi avoir choisi le système basé sur 10 et non celui basé sur 12 ? Nos ancêtres n’ont peut-être pas choisi, car à force de compter sur leurs doigts, ils ont fabriqué 10 chiffres. Et pourtant ils ont dû trouver ce nombre 12 bien pratique puisqu’ils l’ont appliqué au temps : aux heures du jour et de la nuit et aux mois ; aux longueurs : un pied égale douze pouces, et utilisé dans leurs échanges : une douzaine d’œufs contre une douzaine d’huîtres. Ce qui n’a pas plu aux révolutionnaires, qui ont voulu étendre le système décimal au temps : je ne veux voir qu’une tête… coupée. D’où le décadi et le jour de 10 heures, l’heure de 100 minutes et la minute de 100 secondes, … mais l’année, restée à 12 mois. Peut-être se sont-ils rendu compte qu’il aurait fallu couper des mois en deux pour retrouver les quatre saisons… Mais j’aime aussi le 7, nombre premier, donc tout à l’opposé de 12, divisible uniquement par lui-même(1). La semaine de 7 jours ne peut être fractionnée en sous-ensembles égaux, car à chaque jour ses joies et ses peines. Ce qui nous permet de rêver à la semaine des quatre jeudis.
Jean Célestin
(1). Et par « un » me diront les profs de math. Oui, mais je n’en ai jamais vu aucun prendre un couteau pour diviser une tarte en un seul morceau. |