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Juillet 2006 numéro 43[Table des matières]
JEUNESSE
Annonce du 8 mars aux États-Unis par le College Board : environ 4 000 étudiants (sur 495 000) ont une note sous-évaluée au SAT du mois d’octobre. Mais qu’est-ce que le SAT ? Créé en 1901 (!!!), sous le nom de Scholastic Achievement Test, géré par une institution privée, le College Board, devenu en 1941 le Scholastic Aptitude Test, en 1990 le Scholastic Assessment Test, puis en 1994 le rien du tout, puisque ce n’est plus, officiellement, un acronyme, c’est un test organisé sept fois par an dans tous les États-Unis (le premier samedi d’un mois). Il consiste en deux parties:
La justification principale du SAT est de pouvoir disposer d’un test standardisé permettant la comparaison de tous les élèves états-uniens qui proviennent de systèmes scolaires très variés. En effet, l’éducation n’est ni une compétence fédérale, ni des États ; elle est organisée au niveau de districts scolaires (13 500) qui ne coïncident pas nécessairement avec d’autres frontières administratives. Chaque district est administré par un board élu. Comment donc sélectionner les candidats à l’entrée des universités ? C’est le rôle du SAT. Accessoirement, depuis 1979 fonctionne une espèce de concours général qui sélectionne chaque année 141 presidential scholars sur la base des résultats du SAT d’octobre. Son rôle s’est encore accru avec la loi « No child left behind » de 2002 qui accentue le rôle d’un test standardisé pour que « chacun ait sa chance ». C’est une filiale du groupe Pearson qui a décroché en 2003 le marché de la numérisation (et donc de la correction automatisée) des questionnaires. Elle a fait passer 40 millions de tests en 2005. Elle avait acquis une expérience dans le domaine en étant l’opérateur du programme de tests standardisés mis en place au Texas lorsque George W. Bush en était gouverneur. Le College Board a donc fait, le 8 mars, une petite annonce discrète signalant l’erreur concernant 4 000 questionnaires du SAT d’octobre et indiquant que les intéressés seraient contactés directement. L’affaire agite les États-Unis car la période de sélection à l’entrée des universités est en train de s’achever. Au fur et à mesure de la divulgation des informations, il apparaît:
Enfin, après des explications peu claires, il ressort que le problème trouve son origine dans l’humidité excessive de la ville d’Austin au Texas où les questionnaires avaient été traités. En effet, l’humidité a dilaté le papier des questionnaires faisant perdre ses repères au processus de numérisation qui ne pouvait plus identifier les bonnes réponses. C’est, à ce jour, l’explication officielle ! Toute la deuxième quinzaine du mois de mars se sont succédé des révélations quotidiennes sur les dysfonctionnements du processus de passation du SAT (du genre : à New York, certains élèves ont eu en questionnaire blanc des questions qui se sont retrouvées dans le vrai questionnaire). Un journaliste va même jusqu’à écrire : « on a l’impression que le College Board a recruté le comptable d’Enron comme chargé de communication. » Deux mois plus tard, les conclusions (provisoires) sont diverses:
Alors, vu de ce côté-ci de l’Atlantique, au choix:
François Sermier |