NOUVELLES STATISTIQUES

Le Monde du 22 mars 2007, en une : « La note de conjoncture montre que les incertitudes climatiques perturbent le PIB. Parce que l’hiver a été doux, les Français se sont moins chauffés et moins couverts, et la croissance au premier semestre a été plus « douce » que prévu ».

Là, c’est le pompon… On savait que le PIB, ce n’était pas vraiment la panacée, mais là c’est un cruel aveu ! Comme il a fait doux, le PIB n’a pas progressé comme prévu ! À quand un froid de canard pendant 2 mois pour augmenter le taux de croissance ? Et peut-être un PIB « corrigé des variations saisonnières » (voir ci-dessous) ? Et le PIB du Malawi alors, où il fait chaud toute l’année ? Remarquez, les canicules estivales, c’est aussi bon pour le PIB, car on climatise : l’Espagne, pour la première fois, va dépenser plus d’énergie l’été que l’hiver… Enfin, tout cela, c’est comme le naufrage de l’Erika, tout bon pour la croissance : on dépollue, on s’active, on nettoie, on circule…..

et démographie météorologique

France-Inter et autres radios à propos des morts sur la route en janvier 2007 / janvier 2006. Comment traduire une augmentation de nombre entre deux périodes ? Les deux valeurs des deux périodes, la différence absolue, la différence relative, les quatre ? Quel est le nombre minimal de chiffres que l’on peut donner dans un journal radio¬phonique ?

On a observé 346 morts en janvier 2006 et 394 en janvier 2007. Soit 48 décès en plus, soit 14 %. Dans les journaux de radios de février, ont été transmis soit la seule différence relative (en précisant quelquefois que c’était « significatif » au sens journalistique du mot), soit le deuxième chiffre, soit la différence absolue….. Et si on parlait des quatre données ? Enfin, à partir de quelle différence cela devient-il une information ? On avait peu parlé, en effet, de décembre 2006 / décembre 2005 (respectivement 460, 481, + 21, soit 4.5 %).

En fait, ça se complique encore, car on peut tenir compte du mauvais temps ! C’est ce qu’au ministère des Transports, on appelle les « données corrigées de l’effet météo et de la saisonnalité », avec des tableaux très sérieux. Là, ça devient trop compliqué : voir le tableau suivant. Le rapport précise : « Les conditions météorologiques du mois de janvier 2007 ont été très défavorables à la sécurité routière puisqu’elles ont majoré les résultats de 5,2 % ».

Personnes tuées ....................................Décembre............... Janvier

CVS annuelle 12-2006 / 01-2007............ 5316 ....................4980

Effet météo 12-2006 / 01-2007*................5,2%....................5,2%

CVS annuelle 12-2005 / 01-2006............. 5437................... 4512

Effet météo 12-2005 / 01-2006*.............. -2,4%...................1,8%

Rappel : évolution en données CVS .........-2,2%................. 10,4%

Rappel : évolution en données brutes......... 4,6% .................13,9%

* L’analyse de l’équivalent annuel corrigé de l’effet météo et des variations saisonnières (données CVS) permet de mieux connaître le niveau de résultat d’un mois et autorise les comparaisons d’un mois sur l’autre. L’effet météo est calculé à partir du modèle Giboulée du SETRA : lorsque l’effet météo présente une valeur positive, il majore le nombre de tués.

http://www.equipement.gouv.fr/article.php3?id_article=2067

Bernard Branger