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Octobre 2007– numéro 46 [Table des matières]
DES NOMBRES ET DES BÊTES
Summertime, … , Fish are jumping (D. Heyward et I. Gershwin) Après les ouragans,après les alligators, le nouveau danger en Floride c’est l’esturgeon. Déjà 3 blessés cette année (à fin juin), 8 l’année dernière, tous ayant perdu connaissance à la suite de l’impact. Jambe cassée, côte cassée, pas de morts toutefois, du moins humains (on ne sait rien de l’état de l’esturgeon après la collision). Il faut dire que les esturgeons, bêtes quasi préhistoriques pouvant atteindre 2,50 mètres et 100 kilos, sautent. Ils sautent en été, quand il fait chaud, comme le dit la chanson. Et personne ne sait pourquoi : ce n’est pas la saison de la reproduction, ils n’ont pas de prédateur. La meilleure hypothèse est émise par un spécialiste, membre de l’administration chargée de la protection de la nature en Floride : « parce qu’ils peuvent le faire ». Et quand ils sont en l’air, ils peuvent percuter un malheureux qui passait par là à 30 ou 60 km/h. Bon d’accord, le malheureux passant (ou son chef de bord) n’avait qu’à ralentir, comme l’y incitent d’ailleurs les nombreux panneaux en bord de rivière. Car la vitesse mentionnée ci-dessus est essentiellement celle du bateau, celle du poisson étant essentiellement verticale. La seule autre précaution à prendre est de prier (rappel, la Floride est l’un des états des États-Unis…). Les amateurs de navigation en rivière, dérangés dans l’exercice de leur loisir ont bien suggéré d’exterminer l’ensemble de la population esturgeonne. Mais pour l’instant, la Floride envisage seulement d’étendre les limitations de vitesse sur l’eau, actuellement uniquement appliquées pour protéger les populations de lamentins, aux zones fréquentées par les esturgeons. On attend le premier décès, par exemple par noyade consécutive à la chute à l’eau d’une victime inconsciente, pour créer la catégorie ad hoc dans les registres d’état-civil. François Sermier |