LE MONDE
du 22 septembre 2004 présentait le décret de modification
de la pension de réversion, objet de bien des débats depuis.
« Le décret modifie les conditions de ressources qui
donnent le droit au survivant de toucher la retraite du conjoint décédé(1).
D’une part, il maintient le plafond à 15 828 euros de
revenus annuels (2 080 fois le montant horaire du smic, fixé
à 7,61 euros au 1er juillet 2004), au delà duquel la
pension de réversion, c’est-à-dire, la retraite
du défunt(2) ne sera plus versée. D’autre part,
il change le calcul des revenus ouvrant droit à cette réversion.
Avant la loi Fillon sur les retraites, promulguée en août
2003, seules les ressources de la personne survivante étaient
prises en compte dans ce calcul. Désormais, les retraites (base
et complémentaire) du défunt seront aussi comptabilisées
dans les ressources du conjoint survivant. Ces changements affecteront
un grand nombre de personnes dont le plafond sera supérieur
aux 15 828 euros, soit un revenu mensuel de 1 246 euros. »
Supposons un couple où le monsieur bénéficie d’une
pension de retraite et la dame pas - parce qu’elle n’a pas
exercé d’emploi. Si le monsieur mourait et qu’il
touchait moins de 15 828 euros, sa dame aurait bénéficié
d’une pension de réversion égale à un peu
plus de la moitié de cette somme. Si le monsieur avait touché
plus 15 828 euros, sa dame n’aurait rien eu !
Sauf erreur dans mon exégèse du texte du Monde ou erreur
du Monde, un survivant aurait d’autant moins de chance de toucher
une pension de réversion que la pension de son conjoint était
élevée ! Il y a des gouvernements qui pénalisent
les riches. Celui-ci fait mieux : il pénalise les personnes qui
auraient pu être riches ! Et dire qu’il y a des gens qui
l’accusent de ne pas être social !