Entendu (et
vu) un reportage au J.T. d’Antenne 2, le jeudi 9 septembre 2004
à 20h25, à propos de l’avortement clandestin au
Portugal. Le journaliste expliquait doctement à propos des complications
de ces avortements « qu’une femme sur trois va aux urgences
tous les ans ». Cela fait peur, une Portugaise sur trois irait
aux urgences tous les ans. Je me suis dit que les services des urgences
portugais étaient autrement plus importants qu’en France
où l’on a du mal à admettre une faible partie de
la population. Puis je me suis dit que si c’était vrai,
toutes les femmes portugaises iraient aux urgences tous les trois ans
! Peut-être qu’elles ne se soignent pas autrement que par
les urgences. Mais pourquoi les hommes ne font-ils pas de même
? Je me suis dit qu’au Portugal, il n’y avait pas encore
la parité. Mais non, le manque de parité c’est quand
il y a moins de femmes que d’hommes à se faire admettre
aux urgences ; donc ce n’était pas cela. Peut-être
que les Portugais sont très machos et qu’ils frappent leurs
femmes tellement souvent qu’elles vont aux urgences tous les trois
ans en moyenne ; mais je connais au moins trois Portugais qui ne frappent
pas leur femme. Ce n’était toujours pas la bonne explication.
Alors, j’ai compris que c’était une femme sur trois
femmes qui avaient effectué un avortement clandestin qui allait
aux urgences à la suite de complications. Le nombre de femmes
hospitalisées diminuait franchement !
Mais une autre question me venait aussitôt à l’esprit
(pour un cerveau français à 20h26 c’est pas mal,
mais il faut dire que je regarde peu la TV). On peut compter facilement
les femmes qui se sont fait hospitaliser ; on peut savoir plus ou moins
si elles ont effectué un avortement récemment. Et comme
c’est interdit au Portugal, on peut en déduire facilement
qu’il est clandestin.
Mais comment fait-on pour compter les deux autres femmes sur trois qui
ont avorté sans avoir de complications ? Se manifestent-elles
spontanément auprès de l’INSEE local ? Les RG locaux
surveillent-ils particulièrement les femmes qui sont enceintes
et ne désirent pas d’enfants ?
Le J.T. ne nous donnera aucune information là-dessus. Dommage
! On ne pourra donc pas vérifier si une information aussi précise
que « Une femme qui subit un avortement clandestin sur trois a
des complications qui nécessitent son hospitalisation »
est fondée ou pas.