Lettre d'information de Pénombre
association française régie par la
loi du 1er juillet 1901 |
Mars 2005 numéro 39[Table
des matières]
LES PEINES ET LES NOMBRES
Après la participation de Pierre Tournier au JT de
France 2, nous avons reçu le témoignage suivant.
Je voudrais confirmer votre observation «la police dissuade
de porter plainte».
a) mon cas personnel
En 2004, j’ai séjourné plusieurs mois dans une
petite commune de la banlieue de Roubaix (Nord), à Hem. Je
logeais dans un quartier modeste mais situé en bordure d’un
quartier résidentiel (Beaumont). Mon auto, Peugeot 205 (datant
de 1992), passait la nuit dehors sur la chaussée. Elle était
vieille mais ses pneus étaient neufs...
-
J’ai d’abord eu ma portière
avant droite percée (par une perceuse manuelle) juste en
dessous de la serrure, en vue d’ouvrir cette portière
et de me voler une boîte métallique portant l’indication
« pharmacie de premiers secours » : cette
boîte contenait une seringue neuve, objet de la convoitise
du voleur (sans doute un drogué). J’ai eu beaucoup
de difficultés pour que le commissariat de police accepte
de recevoir ma plainte. J’ai dû expliquer avec insistance
que l’assureur exigeait un procès-verbal pour indemniser
la réparation de la portière percée.
-
Peu après, j’ai retrouvé
mon véhicule sans roues et reposant au sol sur ses essieux.
Les 4 roues étaient empilées sur le trottoir et les
boulons dispersés au voisinage. Manifestement, les voleurs
avaient été dérangés et avaient dû
quitter les lieux sans pouvoir emporter mes quatre roues, objet
de leur convoitise. Le commissariat de police a d’abord refusé
ma demande de dépôt de plainte en me disant « vous
avez déjà déposé plainte il y a quelques
jours ». J’avais beau expliquer qu’il s’agissait
d’un sinistre très différent, il ne prenait
pas ma plainte. Finalement, je lui ai expliqué que mes essieux
étaient plus ou moins détériorés par
le fait que l’auto soit tombée sur le sol après
que lui avaient été enlevées ses quatre roues.
Et donc, pour pouvoir être indemnisée de la réparation
par mon assurance, je devais fournir un procès-verbal de
plainte. Après avoir insisté et dit que je ne quitterais
pas le commissariat sans ce document, dussé-je y passer la
nuit, j’ai pu enfin déposer plainte.
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Peu après, quelqu’un est venu m’avertir
que des boulons étaient dispersés autour de mon véhicule
et que plusieurs de mes roues étaient déboulonnées,
bien qu’elles soient encore restées en place. J’ai
eu froid dans le dos à la pensée de l’accident
grave que j’aurais pu avoir si personne n’avait vu la
chose et si j’étais partie avec des roues déboulonnées...
Je suis retournée au commissariat pour déposer plainte.
Mais cela me fut refusé. J’ai alors écrit à
M. le ministre de l’Intérieur, avec copie au maire
du lieu et au journal quotidien local. Dès parution du journal,
j’ai été contactée par des policiers
venus faire une enquête. Cela a abouti à des rondes
de nuit des policiers dans le quartier, et l’arrêt des
déboulonnages de roues dans ma rue.
N.B. J’ai su depuis que dans la rue du quartier voisin,
il y avait eu vol des quatre roues d’un véhicule...
Les voleurs s’étaient seulement déplacés...
b) le cas d’une de mes amies
Je puis témoigner que, il y a quelques temps, une de mes
amies dont on venait de voler le sac, était allée
dans le même commissariat. Le policier de service a refusé
d’enregistrer sa plainte, malgré son insistance.
Je confirme donc que c’est vraiment très difficile
de porter plainte. Seule, l’intervention des assureurs oblige
les commissariats à prendre les plaintes.
En vous remerciant et en remerciant les membres de l’association
Pénombre de votre travail,
Madame Lefévère
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