La presse du 7 décembre 2004 nous apprend que parmi les écoliers des principaux pays développés, les petits Français seraient xèmes à la lecture et yèmes en maths, etc.
Quel est l’intérêt ou la signification d’un tel classement, à supposer que les notes obtenues dans chaque matière soient comparables d’un pays à l’autre ?
Soit cinq pays A, B, C, D et E, et deux matières, I et II, avec les notes moyennes suivantes :
Notes I | Notes II | |
Pays A | 6 | 16,5 |
Pays B | 18 | 18 |
Pays C | 10 | 17 |
Pays D | 14 | 17,5 |
Pays E | 4 | 16 |
On a le même classement dans les deux matières, mais… Dans la première matière, le classement a un certain sens, le sens habituel qu’on lui donne : le pays en tête est bon, celui en queue est mauvais, le médian est médiocre. Dans la seconde, le dernier pays n’a pas grand’ chose à envier au premier : le classement est un non-sens. On peut aussi envisager une matière dans laquelle tous les pays sont mauvais ou médiocres et où donc le pays classé premier n’est que le borgne parmi les aveugles.
Jusqu’à quand nous jettera-t-on en pâture ces classements ineptes et les commentaires enthousiastes quand notre pays est en tête de liste et désolés quand il est en queue ?
Jean Célestin
Ndlr : Sur les classements voir aussi la Lettre grise n° 4, hiver 2000, « Les lycées sous le feu de l’évaluation » et la Lettre blanche n° 34, dossier « Palmarès ».
Pénombre, Mars 2005