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Le bonheur à portée de main…

AH QUEL PLAISIR que la lecture de cette lettre 52 d’avril 2010 ! Et quelle belle éclaircie dans la pénombre actuelle :
Vous avez dit pénombre ! Quelle pénombre ? Mais il y a le choix, jugez plutôt :
 - une pénombre d’origine volcanique et islandaise, réelle paraît-il, qui poussée par des vents fluctuants ou tourbillonnants, cloue ou peut clouer au sol toute notre flotte de nombres sacrés, 320, 380, 747 …
 - une pénombre purement française, créée par une fatigue psychique intense qui est peut-être déjà une névrose. Vite une analyse pour sortir de cette incertitude et retrouver quelque espoir : on ne manque pas d’experts prêts à s’écharper pour dire si c’est freudien ou pas et iriser notre horizon !
 - une pénombre européenne d’origine financière, qui assombrit les comptes des États, rend opaques les déficits, obscurcit l’avenir ? Rien d’étonnant à ce que la crise démarre en Grèce : rappelez-vous, le tonneau des Danaïdes, c’était en Argolide…

Ah ! quel beau texte que celui sur la religion du chiffre ; sur ces phrases définitives, puisque toujours d’actualité neuf mois après leur énoncé :
« C’est comme cela que l’on se met à avancer en aveugle, tout en étant persuadé de savoir où l’on va ! »
« Comment ne pas voir que nous avons un problème ! »
(commentaire personnel, peut-être même plus d’un ?)

Quelles belles envolées, une sacrée plume ! Si on en connaissait le nom, il mériterait une décoration.

Mais depuis que l’on s’intéresse sérieusement aux religions en France, l’analyse est simple, les solutions évidentes : arrêtons de nous enfermer dans cette religion du chiffre, comme nous arrêtons celles (ou ceux ?) qui s’enferment dans leur burka…

Quel régal de déguster cette analyse sur la disparition des circulaires ministérielles : c’est la quadrature du cercle, elle est forcément entreprise par un cercle de quadras tueurs, tous issus de l’École Normale des Annihilations.

Ah ! quelle joie de lire cette belle étude faite sur le recensement en France ! Quel plaisir de voir comment on peut fausser le résultat en citant ou non la date, en tenant compte du contexte géographique et des frontières, des doubles comptages...

C’est d’ailleurs peut-être une des raisons de cette fatigue nationale : à force de se compter et de se recompter, sans arriver à obtenir un résultat incontestable, le Français se fatigue ! voyez plutôt  : 63 601 002 ou 64 667 000, ou… C’est tout de même pas la même chose… et depuis ça a encore bougé… et en plus il y en a qui veulent nationaliser à tour de bras et d’autres qui veulent dénationaliser à tour de vice…

Pourtant depuis le temps que l’on fait des recensements, ça ne devrait plus poser de problème : que promettait Big brother alors ! On est déçu…

Merci à tous les contributeurs de cette lettre pour leurs analyses pertinentes, amusantes et instructives.

Ça ne simplifie malheureusement pas l’acceptation des nombreuses affirmations qui nous arrivent de tous les côtés, comme la nécessité de la centaine de milliards pour sauver la Grèce, des milliers de milliards pour sauver les retraites…

Un grand merci pour la diffusion de cette lettre et pour son illustration adaptée.

Patrick van Effenterre

 
Pénombre, Janvier 2011