Pénombre, la vie publique du nombre

Nombreux, trop peu nombreux

Enfin un chiffre sûr ! Le 31 décembre 1993 à 24 heures (heure légale de Paris), le nombre de demandes d’adhésion reçues par Pénombre depuis le dépôt des statuts à la Préfecture de Paris était de 65. Si l’événement constitutif de l’unité de compte est simple en apparence (une demande d’abonnement sous la forme d’une adhésion), il faut aussitôt ajouter un correctif. Ainsi 30 demandes apportent à Pénombre un soutien marqué : 83% sous la forme de demandes d’adhésion comme membre actif (toutes acceptées par le conseil d’administration), 27% par l’apport d’un don. On remarque évidemment que la somme dépasse 100, ce qui indique que certains ne ménagent pas leur soutien (membres actifs et donateurs). D’ailleurs, si l’on compte en francs courants (et en prenant 3,7073 comme taux de change pour le franc suisse), les sommes que Pénombre a reçues jusqu’au 31 décembre 1993 sont constitués à 75% de cotisations et 25% de dons, ce qui fait, comme on le voit, déjà pas mal.

Maintenant, une estimation. Selon un sondage réalisé par l’un des membres du conseil d’administration (remarquez la précision exemplaire de nos sources), encre 72% et 87% de ceux qui veulent adhérer à Pénombre n’ont pas encore réussi à être en possession simultanément de leur stylo, de leur carnet de chèque et de l’adresse de la trésorière de Pénombre (Annie Kensey, 96, rue de la Convention, 75015 Paris). A ce propos, une adhérente nous fait remarquer : "ce sont toujours les femmes qui sont trésorières ? Pourquoi ?"

Nous ne ferons pas l’injure aux lecteurs avertis de Pénombre de leur faire remarquer qu’il faut, en outre, ajouter à cet ensemble estimable sinon calculable d’adhérents effectifs ou potentiels, le "chiffre noir", dénombrable certes, mais incalculable, des lecteurs effectifs du numéro un de Pénombre. Comme quoi, le nombre officiel et rigoureux d’adhérents déclarés n’éclaire que très imparfaitement la face cachée de ce raz de marée de sympathie déclenché par Pénombre.

Bruno Aubusson de Cavarlay

 
Pénombre, Décembre 1993