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Violences urbaines et délires de chiffres : c’est la polygamie, vous dis-je !

Cités dans Le Monde du 18 novembre 2005 (entre autres), Gérard Larcher, ministre délégué à l’emploi, et Bernard Accoyer, président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, voient dans la polygamie l’une des causes majeures des violences urbaines, en particulier la polygamie africaine arrivée en France grâce aux regroupements familiaux. Notons au passage que l’immigration au titre du regroupement familial n’autorise qu’une seule épouse, et cela depuis l’ordonnance de 1945.

Nos éminents élus n’ayant malheureusement pas étayé leur affirmation, je pense, en tant que pénombrienne, qu’il faut aider à étoffer leur démonstration avec du CHIFFRE. Chiffrons donc.

Premièrement :
combien d’enfants dans les familles polygames ?

Hypothèse 1 - Il y aurait 30 000 familles, selon les associations qui luttent contre ces mœurs ; 3 500 en 1995, selon Michèle Tribalat, dans les résultats d’une enquête diffusés alors par l’Ined. Et, combien selon la Préfecture de Police ?? Prenons donc une base de 10 000 familles.
Hypothèse 2 - Faisons l’hypothèse de 10 enfants en moyenne par famille ; c’est déjà largement pesé.
Hypothèse 3 - Combien de garçons ? Comme en Europe, la moitié, soit 5 par famille en moyenne.
Hypothèse 4 - Et parmi eux combien de brûleurs potentiels de voitures, c’est-à-dire d’adolescents de 14 à 20 ans : 2 ou même 2,5 pour vous faire plaisir, soit au total 20 000 à 25 000.

Autre affirmation : c’est dans les ZUS, tout le monde le sait, que se concentrent les violences urbaines.

Deuxièmement :
combien de brûleurs dans les ZUS ?

Hypothèse 1 - Sachant qu’il y a 4,7 millions d’habitants de ces zones, combien y a-t-il de garçons de cette tranche d’âge parmi eux ? Mettons 200 000 à 250 000.
Hypothèse 2 - Combien ont participé aux violences : 1 sur 10, peut-être ? Ça fait 20 000 à 25 000, ce qui est cohérent avec le nombre de voitures brûlées (sachant qu’ils ont pu se mettre à plusieurs pour brûler une voiture, mais que le même groupe a pu en brûler plusieurs).

Vous voyez : on s’y retrouve ! Il y a bien autant de jeunes africains vivant en familles polygames que de brûleurs de voitures. Ce sont donc bien eux ! CQFD.

Claudine Padieu


Pénombre, Décembre 2005