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Voitures brûlées

Alors que les réveillonneurs réveillonnaient, un peu moins d’un millier de voitures ont pris feu dans toute la France. Dès le lendemain, Bruno Le Roux, ministre de l’intérieur s’enthousiasmait dans un communiqué de presse : « Le bilan des véhicules brûlés démontre qu’aussi intolérable soit-il, le phénomène est contenu par rapport à 2016 ». S’ensuivent alors deux chiffres, pour venir à l’appui de sa démonstration. Dans la nuit du 31 décembre 2016 au 1er janvier 2017, détaille le ministre, il y a eu 650 « mises à feu directes ». Contre 602 l’année précédente. Le phénomène est contenu, mais il augmente tout de même de 8%. Mais avez-vous vu comment Bruno Le Roux essaie de vous entourlouper ? 

Depuis 2013 et le retour de la gauche, Manuel Valls puis Bernard Cazeneuve se sont fait un devoir de faire toute la transparence sur le nombre de voitures brûlées. Communication aisée tant que les chiffres baissaient. Hélas, à peine intronisé, Bruno Le Roux fait face à une hausse du nombre de voitures brûlées. Devant une hausse non-souhaitée, il a fait ce que fait tout bon politique : il a changé l’indicateur. Il faut, pour bien commencer l’année, un indicateur qui reflète mieux la réalité. « Le chiffre des mises à feu directes est l’indicateur le plus pertinent, car il correspond au fait délictuel »explique le porte-parole du ministère au Monde. D’ailleurs, il ajoute que « les autres véhicules ne sont pas tous détruits, certains ne sont atteints que légèrement ». Oublié le nombre de voitures brûlées !

L’avantage principal de se concentrer sur ces mises à feu est qu’il dissimule une des hausses les plus importantes de ces dernières années. Le ministère finira par donner le bon chiffre : 945 voitures ont brûlé entre le 31 décembre à 18 heures et le 1er janvier à 6 heures. Soit 17% de plus que l’année précédente. L’histoire ne dit pas encore quelle quantité de ces voitures ont été brûlées par leur propriétaire, dans l’espoir d’être remboursé par l’assurance.