"Nous longeâmes donc l’admirable chemin du littoral, ombragé par les éternels cyprès et par des marronniers touffus, entre les branches desquels le lac miroitait avec une légère agitation. Là-bas s’étendait le blanc nuage de Bellagio, doucement accentué par les couleurs mourantes du soleil déjà couché, et là-haut, tout là-haut, sur sa sombre colline, brillait comme un diamant serti par les rayons l’étincelante couronne des murs de la villa Serbelloni. La chaleur était un peu lourde, sans cependant être trop pesante ; comme un doux bras de femme, elle s’appuyait tendrement sur les ombres et mettait dans l’atmosphère le parfum d’invisibles floraisons."
Stéfan Zweig
Le jeu dangereux,1927.
Texte proposé par Pierre Tournier
Pénombre, Juillet 1995