Adhérent dès la première année d’existence de Pénombre, agent recruteur permanent mais sans aucune forme de prosélytisme, Alain Desrosières avait exposé pour la première fois en novembre 1994 sa démarche intellectuelle devant les pénombriens à l’occasion d’une soirée qui n’était pas encore dite nocturne. Il ne nous reste qu’un court compte rendu de cette réunion disponible sur le site de Pénombre sous le titre « Raison statistique et débat public, discuter l’indiscutable », Lettre blanche n°6, février 1995. Ce titre était d’ailleurs repris d’un article dont le lecteur trouvera la référence à la fin de cette Lettre grise, parmi quelques références choisies dans son abondante bibliographie.
Plusieurs fois par la suite, il a apporté sa vision personnelle à propos des « débats publics autour du nombre » lors de réunions de groupes de travail ou de nocturnes. Mais jusqu’au bout, par modestie, il s’est fait prier pour rendre ses contributions dans le cadre de Pénombre accessibles par écrit : ce n’est qu’en mai 2012 que nous avons finalement enregistré une rencontre entre Alain et la voix plurielle de Pénombre(s). Il était convenu de préparer une version écrite de cet entretien. Progressant à pas lents comme souvent, nous étions enfin prêts à lui soumettre le texte de cet entretien lorsque l’ombre l’a pris de son côté le 15 février 2013…
Il en résulte aujourd’hui cette Lettre grise n°12. Ce n’est pas à proprement parler un texte d’Alain mais cela reflète bien, selon ses proches qui l’ont relue avant diffusion, le style des conversations et des débats que l’ont pouvait avoir avec lui, surtout entre pénombriens.