La dette publique globale de la France (c’est-à-dire l’ensemble des engagements financiers futurs sous forme d’emprunts pris par l’État français, les collectivités territoriales et les organismes publics, entreprises publiques, sécurité sociale...) atteindrait 1 221 milliards d’euros en 2007, soit 18 960 euros par Français. Pas grave, selon J.-P. Fitoussi : « Ce qui importe n’est pas tant le montant de la dette brute d’un pays, comme pour un individu. Lorsqu’un individu me dit qu’il a 1 milliard d’euros de dette, cela ne me dit rien sur sa richesse effective. Ce milliard d’euros de dette peut être compensé par un patrimoine valant plusieurs milliards d’euros : immeubles, usines... » Pas grave, selon B. Maris : « On nous dit : vous êtes ruiné, vous hypothéquez les générations futures. Mais un pays qui épargne 15 % de son PIB et dont la majorité de la dette reste en France n’est pas menacé. »
Pourtant, le service de la dette (les intérêts) correspond ainsi à quelque 50 milliards d’euros. Soit, en gros, 20 % du budget de l’État, 90 % du produit de l’impôt sur le revenu, autant que l’impôt sur les sociétés, comme certains médias l’ont mentionné. Mais c’est aussi – curieusement, aucun média ne fait ce calcul - le salaire net perçu d’environ 2,7 millions de salariés, soit 1 salarié (actif occupé de 15 ans et plus) sur 8. C’est également la moitié de l’ensemble des profits dégagés par les entreprises du CAC 40 en 2006. Pas grave ? Après tout, « les dettes, c’est un état d’esprit », comme disait Alfred Capus. Et si j’avais mauvais esprit ?
Daniel Cote-Colisson
Ndlr. Pas d’affolement, lu dans La Croix du 2 mars 2007 :
« La dette de la France a baissé.
La France a réduit le niveau de sa dette publique à 63,9 % du PIB contre 64,6 % prévus par le gouvernement, a annoncé vendredi l’Insee. »