Pénombre, la vie publique du nombre

Image à améliorer

Le Monde du 24 septembre 2004 publie un sondage sur l’opinion des Français envers l’Église catholique, illustré par le graphique ci-dessous.

L’ordre des rubriques et le dégradé des teintes ne suggèrent pas visuellement le sens de l’évolution. En effet, il aurait fallu mettre les « comme il faut » entre les « trop » et les « pas assez ». À moins qu’on veuille opposer ceux qui sont satisfaits (« comme il faut ») à ceux qui jugent que c’est trop ou trop peu. Dans ce cas, il fallait réunir ces insatisfaits en une seule catégorie : donc fusionner les deux classes de gauche dans le graphique. Mais il n’est pas sûr que cette vue où l’on mêlerait les « trop » et les « trop peu » serait bien interprétable.

De plus, la comparaison dans le temps, pour chacune des trois questions illustrées, est troublée par la présence des « ne se prononcent pas ».

On pouvait régler ce cas des indécis en indiquant d’abord que leur proportion avait sensiblement décru : de l’ordre de un sur dix à un sur cent. Puis, comme ils étaient de toute façon peu nombreux, même en 1996, comparer la structure des opinions en laissant de côté ceux qui n’en expriment aucune. On pouvait alors donner un graphique tel que celui-ci :

On voit ainsi un décalage général vers la gauche, qui suggère, mieux que le graphique initial, une baisse des « trop » et une avancée des « pas assez », soit un appel à ce que l’Église intervienne plus, avec entre les deux une augmentation des insatisfaits. Ce qui justifie le titre « une meilleure image », mais qui aurait appelé une meilleure représentation.

René Padieu

Pénombre, Novembre 2004