Au cours d’un exercice de maths1 dans ma classe de seconde, les élèves affirment par un vote quasi unanime que chacune des trois phrases suivantes est vraie :
1) il y a deux fois plus de points sur le cercle que sur la droite (et même deux de plus encore)
2) il y a une infinité de points sur la droite (parce qu’elle est infinie des deux côtés)
3) il n’y a pas une infinité de points sur le cercle (parce qu’il est fermé)
Certains remarquent que les trois phrases ne peuvent pas être simultanément vraies, et la discussion se poursuit en demi groupe.
Résumé de la discussion dans le premier groupe :
La discussion est assez vive, et n’amène pas de conclusion définitive (certains élèves ayant en outre déclaré que ce n’était pas vraiment la peine de "se prendre la tête" trop longtemps là-dessus…).
Résumé de l’absence de discussion dans le deuxième groupe :
Un élève, d’un seul coup d’un seul :
Tout le groupe est immédiatement convaincu qu’il y a une infinité de points sur le segment et sur le cercle !
Moralité : quelques siècles après Descartes, les nombres, c’est quand même plus concret que la géométrie.
Karin van Effenterre
1. Mathématiques Seconde, Sigmath, Hatier, p. 213.
Pénombre, Mars 2000