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Moins de riches, autant de pauvres

« En révisant leur mode de calcul du PIB, les Etats-Unis se trouvent moins riches de 60 milliards de dollars » (Le Monde daté du 6 septembre 1995). Sous ce titre pénombresque, Alain Vernholes explique (lumineusement) comment la plupart des calculs de ces dernières années portant sur la richesse nationale - en particulier ceux portant sur la valeur des investissements - ont été faussés par l’impressionnante baisse des prix dans le secteur informatique (-50% depuis 1987) alors que ce secteur a largement participé au développement économique des USA sur la même période.

Les comptabilités nationales éprouvent en effet les pires difficultés à distinguer dans leur calcul de la richesse nationale ce qui représente des quantités réelles - les volumes produits - et ce qui est variation de prix, d’autant plus que les statistiques américaines n’étaient établies jusque-là que sur la base de prix révisés au bout de plusieurs années (1982, 1987, 1994).

La croissance réelle du PIB des USA aurait donc été de 2,5% en 1993 et non de 3,1%, de 3,7% en 1994 et non de 4,1% selon le Bureau of Economic Analysis du département du commerce.

Bonne nouvelle donc pour les pauvres du Tiers-monde. L’écart avec le plus puissant des pays riches n’a pas été aussi important qu’ils le croyaient… !

Jean-Paul Jean

 
Pénombre, Décembre 1995