Il n’y a pas de pénurie, les dépôts sont tous libérés, mais, à en croire ce matin l’application Essence, plus de 80% des stations-service seraient encore en rupture totale ou partielle de carburant en Ile-de-France (notamment à Paris et dans les Hauts-de-Seine) et en Loire-Atlantique. Mais ça va mieux.
Pourtant, ils tous fâchés avec les chiffres, nos gouvernants et nos médias. Depuis le début de la crise, dans le sillage du ministre, les calculs se sont toujours rapportés au nombre de stations-service en France, soit 12 000. Or, l’inventaire des stations-service réalisé à la fin 2015 par l’UFIP donne un chiffre un peu différent : 11269 dont 6 197 pour les réseaux traditionnels et 5 072 pour les GMS. Il est probable que le nombre actuel ne dépasse guère 11200 puisqu’il disparaît en moyenne 150 stations par an (2012-2015).
Le choix du dénominateur n’est pas neutre. Ainsi, on entendait la semaine dernière sur France 2 (Pujadas) : « plus de 4 000 stations-service sont en rupture totale ou partielle, soit 1 sur 3 » alors que la réalité est de 36% ou plus. Direct Matin arrivait samedi à 52% (« quelque 5 300 stations sur les 10 200 stations du pays », chiffres d’origine inconnue) ? A l’inverse, Bien des chiffres du week-end ont pris en compte les fermetures dominicales comme le signe de stations-service en rupture de carburants.
Mais on sait aujourd’hui que moins il y a de stations-service ouvertes, plus on achète de carburant. Trois à cinq fois, selon l’UFIP, sans qu’on sache sur quelle période (une journée, une semaine), cinq fois selon France 2, tout ça à cause de ces cochons d’automobilistes qui font des pleins de précaution. Soit les baignoires sont pleines de gazole, soit les automobilistes ont beaucoup plus roulé à cause des grèves, mais on voit mal comment on aurait un coefficient x5 sur plus d’une ou deux journées, ce qui serait logique quand beaucoup n’ont pas pu faire le plein la veille.
Daniel Cote-Colisson