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Pénombre tâte ses membres

Peut-être vous rappelez-vous, chers adhérents, que sur le bulletin de renouvellement d’adhésion 2003 figuraient deux questions inhabituelles. Une première, qui vous proposait de faire un commentaire sur les publications et les activités de Pénombre, une seconde, qui vous demandait comment vous envisagiez votre participation à l’association.

Sur les 229 bulletins de renouvellement arrivés jusqu’en juin, 89, soit 4 sur 10, comportaient une réponse à l’une ou l’autre de ces questions. Plus précisément 73 “ réadhérents ”, 1 sur 3, ont fait un commentaire et 58, 1 sur 4, ont répondu à la deuxième question.

Dans une enquête d’opinion classique une proportion aussi importante de non réponses ferait douter de la valeur du sondage. Ici ce n’est pas le cas, puisque ceux qui n’ont pas répondu ont néanmoins payé leur cotisation, ce qui est une autre façon d’exprimer leur opinion sur l’association et de s’y engager.

Les commentaires, dans leur diversité sont tous positifs. Beaucoup d’adhérents font pour cela preuve de grande concision, vraisemblablement acquise lors d’une longue activité de pédagogue ou de chef : “ Bravo ! ”, “ Stimulant ! ”, “ Continuez ! ”. D’autres, plus littéraires, cherchent la formule : “ vous joignez l’utile à l’agréable ”, ou, “ l’association devrait être déclarée d’intérêt public car elle permet de maintenir l’esprit critique de tout un chacun ”. D’autres, poètes, vont même jusqu’à frôler le sonnet :

“ Je le reçois avec plaisir,
Je le feuillette goulûment,
Je le déguste par petites doses. ”

Rien que du bonheur, comme disent les spectateurs après un beau match ! Certes, mais revenons sur terre. Pénombre a suffisamment insisté sur l’effet de sélection dans certaines statistiques - en particulier dans celles des taux de réussite au bac, largement expliqués par les politiques de recrutement des lycées - pour savoir que s’il y a ici 100 % de satisfaits, c’est tout simplement parce que les insatisfaits n’ont pas renouvelé leur adhésion…

Très peu de souhaits accompagnent ces appréciations. Un adhérent exprime “ un souhait d’ouverture sur les activités autres que la justice ”, mais un autre [souhaite] “ plus de développement dans le secteur “ justice, police et dérivées ” ”. Cornélien ! Un troisième aimerait “ plus d’articles de fond dans la Lettre blanche ”, sans contradicteur cette-fois-ci, mais sans approbateur non plus ! Comment répondre ? À vous adhérents et lecteurs de nous donner vos opinions sur ces opinions !

Sur les propositions d’engagement, l’éventail est large. Les plus déterminés disent qu’ils pensent participer à un groupe, voire à en monter de nouveaux. Plusieurs autres disent qu’ils font ou qu’ils s’engagent à faire connaître l’association. D’autres encore vont essayer, peut-être, de commettre un texte pour la Lettre blanche : “ je n’exclus pas d’y contribuer un jour ”. Certains, overbookés, s’engagent néanmoins, c’est promis juré, à... “ lire les publications ”.

Certains, à cette question sur un engagement possible, font part de leur perplexité… mais, peut-être, s’agit-il d’humour : “ je me le demande ”, “ pourquoi pas ”, “ je ne sais pas ”, “ attendre l’inspiration ”, “ je m’en sens bien incapable ”, “ ? ”..

Enfin, un adhérent nous renvoie la question : nous voilà arroseur arrosé : “ je ne sais pas… mais de quoi avez-vous besoin ? ”. On va y réfléchir.

A.D.
 
 
Pénombre, Décembre 2003