Théorème :
"Sur une courte période, les statistiques de la délinquance varient en proportion inverse de la popularité du ministre de l’Intérieur auprès des agents chargés du collationnement des données qui les fondent".
Exercice d’application :
Sachant
un : que les chiffres 1992-1993 sont "imputables" à un ministre de l’Intérieur socialiste à la fin d’une législature marquée par l’impopularité croissante des socialistes auprès de la population en général et des policiers en particulier,
deux : que les chiffres 1993-1994 témoignent de l’action d’un ministre de l’Intérieur RPR populaire auprès de la force publique en général - plus populaire chez les policiers que chez les gendarmes, et plus populaire encore chez les policiers parisiens que chez les provinciaux,
trois : que, en outre, les moyens d’influence dudit ministre vont croissants quand on passe de la gendarmerie à la police urbaine et de la police urbaine à la préfecture de police de Paris,
expliquer que
un : l’augmentation des délits enregistrés (France entière) est de + 2,05% en 1992-1993 et de + 0,47% en 1993-1994,
deux : que cette évolution nationale se décompose ainsi selon les corps chargés d’en établir les éléments (voir tableau),
trois : après avoir commenté ce tableau vous proposerez un projet de note à la signature du Directeur général de la Gendarmerie nationale.
Pierre Demonque
source : BQ du 27 mai 1994
Corps |
1992-1993 |
1993-1994 |
Gendarmerie |
- 4,63 |
+ 2,28 |
Police nationale |
+ 4,97 |
- 0,25 |
dont |
||
Sécurité publique (province) |
+4,98 |
+ 0,47 |
Préfecture de police (Paris) |
+ 4,87 |
- 5,09 |
Total |
+ 2,05 |
+ 0,47 |
Pénombre, Octobre 1994