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La lettre grise

Supplément à la lettre d'information de Pénombre
association française régie par la loi du 1er juillet 1901

Fondée par Lucio Nero

Première série. Volume I. Automne 1995, numéro 1

 

Observer des toxicomanes et l'usage de la drogue?

René Padieu (ORSAS - 9 juin 1995)

Lettre grise No 1, partie 1 2

Ce ne sera ni le gris de la tristesse ni celui de l'ivresse. Avec l'éclairage que nous affectionnons, ni blanc ni noir, mais figue et raisin, cette nouvelle lettre de Pénombre pourra rendre accessibles des textes d'origines diverses.

Bien des réflexions sur notre thème fondateur se retrouvent éparses, dans des communications orales dont seul l'auteur conserve le texte, des notes qui ne quittent pas l'entourage d'un groupe de travail, dans de pesants rapports, recelant quelque trésor relégué au milieu d'annexes oubliées, des articles ou des opuscules devenus introuvables. Sans parler des textes que les membres de Pénombre ne manqueront pas de sortir de leur tiroir pour alimenter le débat.

Proposer un écrit pour la lettre grise n'empêchera pas son auteur de reprendre les mêmes idées dans une publication plus orthodoxe, ni nos lecteurs de suivre autre part le cheminement de la réflexion proposée.

Ceci s'applique dès la première lettre grise qui reproduit une communication orale de René Padieu, inspecteur général de l'INSEE, faite à l'Observatoire régional de la santé et de l'action sociale de Lorraine le 9 juin 1995. Nous remercions l'auteur de nous en avoir confié le texte et M. Schléret qui l'accueillait de nous avoir autorisé à le diffuser. Il s'agit d'un exposé fait devant des professionnels de la prise en charge des toxicomanes par un spécialiste reconnu des statistiques concernant la toxicomanie ou l'usage de stupéfiants. Dans un tel contexte, il n'est pas rare d'entendre l'auteur parler d'autorité et s'appuyer sur ce que montrent les chiffres ou ce qu'est la méthodologie adéquate. R. Padieu modifie d'emblée ce double rapport à son auditoire et à son domaine d'étude. Ce dont il est réellement question devient alors ce que sigifie "observer" et produire des "connaissances". Finalement, si "observer des toxicomanes" reste à l'ordre du jour, cela n'a pas de sens sans observer aussi le rôle et la place des observateurs du social - statisticiens et chercheurs. D'où quelques remises en cause, mais aussi l'esquisse de nouvelles positions d'observation. Quand la méthodologie sort de l'ombre.

 

BAdC

 

Observer des toxicomanes et l'usage de la drogue? par René Padieu

 

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