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22 juin, fête de la garde à vue

Voici une information relayée par l’AFP et donc par l’ensemble des médias aujourd’hui lundi 22 juin : « 223 personnes ont été interpellées, dont 196 ont été placées en garde à vue lors de la 28e Fête de la musique dimanche. À Paris, il y a eu 126 interpellations, qui ont donné lieu à 98 gardes à vue. » Sur toute la France, 223-196 = 27 personnes ont été interpellées sans être placées en garde à vue. À Paris, ce sont 126-98 = 28 personnes qui sont dans ce cas. Que la France se réduise à Paris, d’accord, mais que Paris devienne plus grand encore, cela me laisse dubitatif. À quoi cela sert-il de donner des chiffres aussi précis s’ils sont manifestement faux ?

Boris Golden

Ndlr : L’information a été effectivement diffusée telle quelle, par exemple par Le Monde (22.06.09) en citant l’AFP. On peut supposer, mais ce n’est qu’une supposition, que l’AFP a utilisé deux sources différentes : le ministère de l’Intérieur pour la France entière (ou métropolitaine !) et la préfecture de Police de Paris pour la capitale. On peut aussi relever que la notion d’interpellation est assez floue : cela peut aller d’un contrôle sur place à un transport dans un local de police impliquant effectivement une restriction de liberté mais ne relevant pas (encore) de la garde à vue qui est, quant à elle, une mesure juridique précise et formellement enregistrée. La PP ne fournit peut-être pas les mêmes chiffres au ministère de l’Intérieur et à l’AFP... Un lecteur du Monde a réagi ainsi à cette information chiffrée : « Organisons une fête de la garde à vue, il sera peut-être question de musique dans les colonnes du journal. »