AUX ALENTOURS du 8 mars, journée internationale de la femme, je tombe sur une affiche du syndicat Sud-Étudiant avec ce titre :
“ 57 % de bachelières, 8 % de professeures d’université ! Où sont les filles ? ”
8 % de professeures d’université. De quoi s’agit-il ? De la proportion de professeures parmi les enseignants du supérieur (professeur(e)s, maître(sse)s de conférence, assistan(e)s…) ou de la proportion de professeures parmi les professeur(e)s. Le contexte plaide pour la seconde interprétation. À ceci près, que cette proportion était de 14 % en 1999 (site web du quotidien l’Humanité) et n’a pas dû baisser depuis.
57 % de bachelières. Même interrogation : proportion de bachelières parmi les filles de la génération ou proportion de bachelières parmi les bachelier(e)s. Là aussi c’est la seconde interprétation qu’il faut retenir. Cette fois-ci le chiffre semble juste.
Mais les professeur(e)s d’université ne font pas partie des générations qui viennent de passer le bac. Ils et elles sont relativement âgé(e)s, car le grade en question ne s’obtient qu’après un certain temps passé dans l’université : ils et elles sont des soixante-huitard(e)s. Or, à cette époque, les bacheliers représentaient 18,5 % des garçons de leur âge, les bachelières 20,8 % des filles (Encyclopédie Quid). Ce qui, en négligeant les différences d’effectifs entre hommes et femmes, fait 53 % de bachelières (20,8/(18,5+20,8).
Il faudrait donc comparer 53 % à 14 %, ce qui conduit à une division par à peu près 4 (3,8) entre le bac et le professorat des universités. C’est beaucoup, mais moins que ce qu’il en est avec les chiffres de l’affiche, où cette division est de 7.
Et puis, égalité pour égalité, 57 % de bachelières. Où sont les garçons ?
Alfred Dittgen
Pénombre, Août 2004