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C’était hier

En 1962, on prévoyait 25% de bacheliers pour 1985. Ce taux fut atteint dès 1974. En 1975, J.C. Chesnais retenait comme hypothèse haute à l’horizon 1995 une « proportion d’ensemble voisine de 40% qui, dans l’état actuel, paraît constituer un maximum ». En 1982, M. Cherkaoui considère qu’une proportion voisine de 28% à 30% constitue « un seuil empirique vers lequel tend le nombre d’élèves en terminale ». En 1988, les auteurs d’une modélisation destinée à prévoir le nombre de bacheliers, envisagent « des progrès décroissants » : « D’ici l’an 2000, on sera aux alentours de 40% de la classe d’âge en moyenne ». L’objectif des 80% de bacheliers leur semble illusoire, c’est pourquoi ils ne s’attendent pas à une modification profonde de la croissance du nombre de bacheliers : « Les évolutions récentes ne permettent pas une telle affirmation. Pour le moment, la prévision issue de la courbe logistique n’est pas remise en cause ». Ces prévisions étaient pourtant déjà démenties deux ans plus tard et le taux de 58% de bacheliers est atteint en 1994.

Roland Pfefferkorn et Alain Bihr (1)
 

Références

Maes P. Combien de bacheliers en 1975 ? Avenirs, n°136, 1962.

Chesnais J.C. La population des bacheliers en France. Estimation et projection jusqu’en 1995, Population, n°3, 1975.

Cherkaoui M. Les changements du système éducatif en France 1950-1980, PUF, 1982.

Cibois Ph., Droesbeke J.J., La croissance du nombre de bacheliers est-elle modélisable et prévisible ? Revue française de sociologie, n°XXIX-3, 1988.

Voir aussi Mear P., Merle P., Problèmes de modélisation prévisionnelle : l’exemple de la croissance du taux de bacheliers , Revue française de sociologie, n°XXXII-2, 1991.
 

(1) Mensuel du défférend, n°6, novembre 1996
 

Voir le texte de René Padieu "A propos de la courbe logistique"

 
 
Pénombre, mars 1997