Dans un courrier déjà évoqué Jacques Goujon se demande ce qu’il faut penser du chiffre paru dans Le Monde du 2 novembre 2007 « 66 % : le pourcentage de décès non enre¬gistrés par an dans le monde », compte tenu des états civils défaillants, des non déclarations, etc. ? Alfred Dittgen lui répond.
Effectivement comment mesurer ce qui échappe à l’enregistrement, donc à la mesure ? La question est la même pour les naissances non enregistrées ou pour les clandestins. Les naissances non enregistrées seraient 36 % pour 2003 d’après l’Unicef (site internet). Comment peut-on aboutir à ce chiffre ? En fait, dans une bonne partie des pays qui n’ont pas d’état civil exhaustif, il y a des enquêtes qui portent principalement sur la fécondité (en particulier les enquêtes « Démographie-Santé ») ce qui permet, non de mesurer, mais d’estimer le nombre total de naissances annuelles et donc la part de celles non enregistrées. Pour les décès c’est plus difficile, car les enquêtes ou les questions sur ce phénomène sont rares. Néanmoins on dispose de données partielles et de données de recensements, qui, bien analysées permettent d’avoir une idée du total des décès. Mais cette évaluation est plus sujette à caution que celle des naissances. C’est pourquoi on pourrait, on devrait peut-être même, au lieu de « 66 % de décès non enregistrés » parler d’ « environ deux tiers de décès non enregistrés ».