Libération, 02-08-01 : " Les crimes et délits ont augmenté de 9,6 % au premier semestre ".
Suit une analyse nuancée de la situation, chiffres à l’appui. Mais…
" Lucide sur la tentation de la droite d’exploiter l’insécurité dans la prochaine campagne présidentielle, le ministère de l’Intérieur a pris des précautions. Il souligne qu’en mai et juin, une progression moins rapide des délits a été enregistrée. Ce que saluait hier un syndicat de police, l’Unsa, qui "note avec satisfaction la baisse de faits criminels et délictueux aux mois de mai et juin"."
Il est possible que les deux affirmations correspondent aux chiffres, l’une parlant des délits, et l’autre de l’ensemble des crimes et délits. Il est possible aussi que l’Unsa se soit un peu emmêlé les godillots, confondant un ralentissement de la progression avec une baisse, volontairement ou non (rappelez-moi le théorème de Demonque1…). Mais il est certain que les deux journalistes qui signent cet article ont tort de présenter les deux phrases comme ayant le même sens.
Il serait intéressant de retourner aux sources ; malheureusement, à ce jour (30 octobre), sur le site internet du ministère de l’Intérieur, il n’y a plus trace des statistiques du premier semestre 2001, ni des mois de mai et juin.
Françoise Dixmier
1 Théorème de Demonque : "Sur une courte période, les statistiques de la délinquance varient en proportion inverse de la popularité du ministre de l’intérieur auprès des agents chargés du collationnement des données qui les fondent". (cf. par ex. Chiffres en folie page 32).