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Editorial

On ne saura jamais ce qui fait la nuit s’éclairer à la noirceur
Salah Stétié, Si respirer

 

Depuis début septembre 2001, Le Monde, qui depuis de nombreuses années était à 7,50 francs, est passé à 7,90 francs, ou 1,20 euro. Mais 1,20 euro cela ne fait pas 7,90 francs, mais seulement 7,87 francs. Bref, jusqu’au 31 décembre l’acheteur du Monde a été grugé de 3 centimes de francs par jour. Pas de quoi fouetter un chat me direz-vous ! Et pourtant, sachant que ce quotidien tire à 500 000 exemplaires environ, qu’il paraît 6 fois par semaine et qu’entre début septembre et fin décembre il y a 17 semaines, cela fait la coquette somme de 1 530 000 francs ou 233 247 euros. Même si tous les numéros ne sont vendus, cela fait quand même encore une belle somme.

En fonction de la règle qui régit la découverte d’un trésor, moitié pour le propriétaire du terrain, moitié pour l’inventeur, Pénombre propose au Monde, pour que la morale soit sauve, qu’il lui cède la moitié de cette somme.

Mais nous sommes mal placés pour nous plaindre, puisque Pénombre gruge aussi ses adhérents, et de 13 centimes de francs ! En effet, la cotisation à l’association qui était de 150 francs a été traduite en 23 euros, alors que cela ne fait que 22,87 francs.

Mais avec 400 adhérents payants, on est loin des gains du Monde, 52 francs, ou 7,93 euros, même pas de quoi payer un repas au Président.

Après un passage à l’euro que nous souhaitons réussir à 95 %, sinon à 99 %, l’année 2002 sera, chers adhérents français, une année à risques pour les nombres. Sondages et arguments électoraux chiffrés ne manqueront pas de susciter nos réactions. Et que nos amis étrangers n’hésitent pas à se joindre à nous : comme on le lira dans ce numéro, notre mondialisation est à l’ordre du jour.

Version PDF de la Lettre blanche 28

 
Pénombre, Janvier 2002