Il m’a été demandé de présenter le texte suivant de mon amie Stella Baruk commentant l’ouvrage de son ami Jean-Marc Levy-Leblond (1). Ce devait être un « chapeau ». Je ne sais pas les faire, j’aurais aimé avoir ce talent de journaliste et de modiste.
J’ai connu Stella en 1973, lors d’une conférence débat dont le titre devait être : « L’erreur en mathématiques, une incontournable réalité. » Était-ce à la maison de la culture de Grenoble ? Elle venait de publier Échec et Math aux éditions du Seuil, le livre qui la ferait connaître d’un large public.
Jean-Marc, je l’ai connu il y a exactement quarante ans, au Lycée Janson-de-Sailly. Professeur à Buffon, j’allais donner quelques heures de colles (2) en mathématiques spéciales dans le fameux établissement et je n’avais pas été longue à remarquer le brillant taupin (3). Connaissant son activisme politique, très à gauche, je m’inquiétais un peu pour son avenir professionnel. Il m’avait rabroué avec gentillesse et détermination. Il avait choisi son camp, comme il disait. Cela me fait chaud au cœur de les retrouver, tous les deux, dans les colonnes de Pénombre, en lieu et place de mes bavardages habituels qui d’après ce que j’ai lu dans le n° 13 exaspère certains. Stella et Jean-Marc, chapeau !
Clara Halbschatten
(1) Jean-Marc Lévy-Lebond, Aux contraires, l’exercice de la pensée et la pratique de la science, Gallimard, 1996, 435 pages, 170 F.
(2) Ndr : argot scolaire (1840) les « colles » sont des interrogations orales dont font régulièrement l’objet les élèves des classes préparatoires aux grandes écoles. Les enseignants viennent souvent d’autres lycées pour habituer l’élève aux différents styles d’examinateurs.
(3) argot scolaire (1841) : Le « taupin » est l’élève d’une « taupe », seconde année de préparation aux écoles scientifiques.
Pénombre, Janvier 1998