Là, on peut sourire un peu, parce que la CNCDH prend la peine chaque année dans son rapport de dire ceci : « la CNCDH a choisi la technique du sondage pour évaluer l’opinion publique (…) Notre Commission est consciente des imperfections de l’exercice (…) elle s’entoure d’un certain nombre de garanties classiques en la matière. (…) les possibilités de réponses prennent soin d’éviter le mode binaire “d’accord/pas d’accord” » (2014, p.25-26 / 2015, p. 21-22). La pauvre, elle n’a pas dû voir ce qui leur arrive, aux réponses…
Ça, c’est très fort, parce que c’est sans doute ce qui a permis de faire avaler l’indice en 2008, quand il a été présenté pour la première fois à la CNCDH. On aurait dit « Cette année, la tolérance est à 54 », sans point de comparaison, ça faisait plouf . Mais en 2008, dès la première fois, on obtient un « indice longitudinal depuis 1990 », grâce à la stimsonisation qui a permis de reconstituer ce qui manquait dans les enquêtes de 1990 à 2007. Donc une courbe, une tendance… Ça ne se refuse pas, une tendance ! Et, de plus en plus fort, on a même l’indice pour une année où la CNCDH n’a pas commandé de sondage, 2001 !
Depuis, cet indice est devenu le clou du rapport de la CNCDH : « l’indice longitudinal de tolérance, instrument phare de notre rapport depuis des années » rapport 2015, page 7).
Avalé, digéré, l’indice longitudinal !
Demi Joore