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II. Cherchez l’erreur !

Dans un article d’Alain Franco, paru dans Le Monde du 19 octobre 1995 (p.3), consacré à la politique des Pays-Bas en matière de toxicomanie, on lit cette déclaration d’Ed Van Thijn, ancien bourgmestre d’Amsterdam : « Nous refusons la politique de l’autruche. Les toxicomanes dans ma ville ne sont pas proportionnellement plus nombreux que dans d’autres capitales. Moi, au moins, je sais combien Amsterdam compte de drogués. Le Maire de Paris peut-il en dire autant ? ».

Cela me rappelle les déclarations d’un conseiller municipal, vice-président du Conseil communal de prévention de la délinquance de Nantes (16 septembre 1995) qui expliquait doctement que les statistiques de police et de gendarmerie sur la délinquance et la criminalité ne mesuraient pas la délinquance et la criminalité mais l’activité des services (*)… avant de se féliciter du « taux de criminalité » peu élevé de sa ville par rapport à d’autres. Ces taux étaient bien évidemment calculés à partir des statistiques susnommées…

Où l’on voit que le discours politique peut facilement s’affranchir du principe de non-contradiction.
 

(*) Une telle assertion mériterait d’être analysée de façon approfondie dans une livraison ultérieure de Pénombre. Avis aux amateurs. 

Pierre Tournier
 

 
Pénombre, Décembre 1995