Prévision sécuritaire :
Pénombre, une fois de plus, avait vu juste dans son numéro 7 (juillet 1995)
Rappelons à nos attentifs lecteurs ayant déjà archivé ce précieux document que, le 6 juin 1995, le premier ministre avait fixé à son ministre de l’Intérieur l’objectif « d’une réduction, dès l’an prochain, de 5% des faits de délinquance et de criminalité » et que nous avions prévu que le chiffre de réussite serait légèrement supérieur.
Comme un ordre est un ordre, un calcul est un calcul et l’objectif apparaît déjà rempli au bout de 6 mois. En présentant ses vœux à la presse le 22 janvier 1996, ledit ministre de l’Intérieur a en effet annoncé qu’en 1995 le recul de la délinquance de voie publique était de 6% en métropole et de 12% à Paris. Les grèves de fin d’année et le plan Vigipirate ont bien entendu joué un rôle déterminant.
Mais, puisque la délinquance a tant baissé sur les derniers mois de 1995, le ministre aura-t-il intérêt à calculer l’évolution 1996 par rapport à l’année 1995, ou celle partant du 1er juillet de chaque année ? Aimant les risques calculés, Pénombre prend un nouveau pari. Sera retenue la présentation qui mettra le mieux en valeur l’efficacité du ministre. Petite remarque incidente : la statistique criminelle concernant la Corse devra-t-elle être bientôt considérée à part de la statistique nationale, à l’instar du prix du tabac dans l’indice INSEE ?
Jean-Paul Jean
Pénombre, Avril 1996