--

Maastricht, mornes indices

Le symbole fort de la construction de l’Europe, est un chiffre : 3% !

Victor Descombres relève un coin du voile sur la valeur de ce symbole. Mais d’abord, à notre demande, Philippe Meyer nous a transmis le texte de sa chronique matutinale du 6 juin dernier sur France Inter dans laquelle il abordait la question des « critères de convergence ». Grande est la convergence entre Pénombre et notre distingué confrère.


 
Dans La Lettre blanche n° 11, nous avions fait état de quelques prévisions appartenant à des domaines variés que nous vous invitions à confronter à la réalité, le temps venu. Reprenons ce que nous écrivions à propos des déficits publics (prévision n° 11) : « le Premier ministre (Alain Juppé), a maintenant la certitude que le projet de finances pour 1997 respectera le critère de Maastricht concernant le taux maximum de 3% des déficits publics par rapport au PIB (après 4% en 1996) pour parvenir à la monnaie unique. Nous serons au rendez-vous » (Le Monde du 1er septembre 1996). « Nous aussi… » écrivions-nous…

La fin de l’année n’est pas encore là. Mais, on le sait, Alain Juppé n’est plus Premier ministre et il n’y a plus personne pour annoncer un taux de 3% pour 1997. Pour y voir plus clair, le nouveau Premier ministre a commandé un audit sur l’état des finances publiques à MM. Jacques Bonnet et Philippe Nasse (Cour des Comptes). Dans leur rapport on peut lire : « déficits publics au sens de Maastricht en % du PIB : - 3,699 (version haute) et - 3,488 (version basse) pour 1997. » Enfin des choses précises ! Mais les rapporteurs ajoutent à propos de ce déficit : « Il suppose acquise la situation économique de l’année 1997 présentée par l’INSEE dans sa note de conjoncture de juin dernier. Par construction, il n’intègre pas l’effet des mesures qui pourraient être prises afin de mettre en œuvre des priorités économiques nouvelles, à l’exception de celles déjà annoncées ». Si le déficit sort de l’intervalle proposé, vous irez réclamer à l’INSEE, à Matignon ou ailleurs, en tout cas pas auprès des experts de la rue Cambon !
 

22 juillet 1997

Victor Descombres

 
Pénombre, octobre 1997