Notre chère DRH (directrice des ressources humaines) nous écrit :
- prise en compte de la nouvelle valeur annuelle de l’indice 100 fonction publique, base de calcul des traitements égal à 33 990 francs depuis le 1er novembre 2001, qui a fait l’objet d’une conversion avec arrondi favorable au centime d’euro supérieur au 1er janvier 2002 soit 5 181,75 euros au lieu de 5 181,74 ;
- application des règles communautaires de conversion et d’arrondissement avec l’exacte conversion au taux de 1 euro = 6,55957 F de la valeur exprimée antérieurement en francs et un arrondi au centime d’euro inférieur ou supérieur le plus proche pour les autres émoluments tels que les primes et indemnités ;
- maintien systématique des centimes d’euros là où les centimes de francs n’étaient pas conservés, sauf pour les valeurs qui ont fait l’objet d’une conversion spécifique par voie législative ou réglementaire ;
- utilisation dans les calculs intermédiaires d’un nombre de décimales permettant une plus grande précision et une neutralisation des écarts de conversion défavorables, soit au cas général, 5 décimales ;
- traitement particulier pour certaines primes et indemnités de faible montant unitaire avec un arrondi au centime d’euro supérieur à l’identique de la valeur du point d’indice. »
Vous voyez que l’on prend soin de nous, femmes et hommes de science. Comme directeur (trice) de recherche DR2, 5e échelon, (indice majoré 820), nous étions les heureux bénéficiaires d’une « indemnité personnelle d’enseignement » de 23,33 francs par mois. Or 23,33/6,55957 = 3,55664 euros, somme généreusement arrondie à 3,56 euros. Soit une augmentation de près de 1 pour 1 000, 9,4 pour 10 000 très exactement. On imagine les discussions autour de ces opérations.
Le cent du renouveau
En arrondissant à 3,56 euros au lieu de 3,55, comme il aurait pu le faire, le gouvernement a sans doute évité une révolte de la recherche publique qui aurait été du plus mauvais effet, à quelques mois d’échéances cruciales pour notre pays, après les manifestations des policiers, des gendarmes, des médecins et même des dentistes. Mais oui les dentistes.
Pour remercier le gouvernement de son geste, nous proposons à nos collègues chercheurs une nouvelle opération « pièces jaunes » : renvoyez chaque mois le cent d’euros en question à notre cher ministre pour soutenir cette administration qui nous est chère, et ce jusqu’à votre retraite.
Pour le C.N.D.L.R.S.D.L.T.E.M.D.P.E D.A.D.D.L.F.P.2
(Comité national de la recherche scientifique de la transparence en matière de primes et d’avantages divers dans la fonction publique) France Kafka et Pierre V. Tournier.
1. Le siège du CNRS est situé 3 rue Michel Ange, Paris XVIe.
2. Notre sigle nous a été vendu — au prix fort — par une société de communication dont nous tairons le nom. Elle prétendait qu’il s’agissait là d’un acronyme particulièrement accrocheur. Se serait-on fait avoir ?
Pénombre, Juillet 2002