« Sur une courte période,
les statistiques de la délinquance
varient en proportion inverse
de la popularité du ministre de l’intérieur
auprès des agents chargés du collationnement
des données qui les fondent ».
Théorème de Demonque
« Chiffres en folie », La Découverte, 1999
Notre ministre de l’intérieur nous en fait une démonstration avec la maestria qui le caractérise. Dans le style : plus c’est gros, mieux ça passe, il ne craint jamais d’en faire trop ! « La période 1997-2001 s’est traduite par une explosion de près de 15 % des chiffres de la délinquance. Entre janvier et avril, avant que nous arrivions, la délinquance a encore augmente de 5 %. »
5 % en quatre mois, alors que la progression moyenne annuelle était de 3 % et qu’il qualifie déjà cela d’explosion, on sent que les mots lui manquaient : catastrophe ? cataclysme ? Mais, « Depuis le mois de mai, la délinquance a augmenté (?) de 0 %. Au mois d’août, pour la première fois depuis cinq ans, la délinquance a diminué. » Miracle d’autant plus impressionnant qu’aucune des mesures décidée n’a pu avoir d’effets.
Jean-Francois Launay
Pénombre, Octobre 2002