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La lettre grise

Supplément à la lettre d'information de Pénombre
association française régie par la loi du 1er juillet 1901

Fondée par Lucio Nero

Première série. Volume I. Automne 1996, numéro 2

 

Notes sur les chiffres de la délinquance

Lettre grise No 2, partie 1 2 3

Signe de la provenance de certains des fondateurs de l'association, à l'origine de Pénombre il y avait le jeu de mot (l'haplologie, pour être exact, Ndlr) entre le "pénal" et le nombre. Dans ce réseau sans câbles, nul doute par conséquent que la question de la pertinence d'une mesure de la délinquance reçoive un éclairage plus soutenu. Exprimées sur un ton parfois impertinent à l'occasion de commentaires abusifs des statistiques produites par les autorités policières et judiciaires, les critiques de Pénombre supposent que ces chiffres ne constituent pas une mesure directe de la délinquance commise. Mais il s'agit d'un sous-entendu que nous gagnerions à discuter.

Faute de place dans la Lettre Blanche, la Lettre Grise prend le relais. Christian-Nils Robert et Massimo Sardi, enseignants à l'Université de Genève, membres du Centre d'étude, de technique et d'évaluation législatives, nous y invitent avec une traduction d'un article "savant" qui, loin d'appartenir à la "littérature grise", a marqué une étape importante dans le débat scientifique autour des statistiques criminelles.

Les données chiffrées concernant le crime passent directement des producteurs de "terrain" à la sphère du débat public sans attendre de légitimation scientifique. Certains observateurs pensent que, comme pour d'autres problèmes sociaux, c'est ce mouvement même qui permet d'institutionnaliser la mesure et d'amener à l'existence l'objet mesuré. Mais alors que faire de la critique scientifique face à la généralisation des discours chiffrés sur l'évolution de la délinquance?

Présenté sur un ton plus docte et studieux qu'il n'est de coutume à Pénombre, le texte de Kitsuse et Cicourel publié il y a 33 ans n'a nullement perdu de son actualité face à cette question.

Sans ranger les statistiques au magasin des accessoires inutiles, il affirme avec force que la délinquance enregistrée et sa mesure sont les produits de filtres institutionnels. L'explication des variations des taux de délinquance ne peut donc pas se référer directement aux comportements individuels. L'exemple donné de la délinquance juvénile, qui revient aujourd'hui au premier plan, permettra à chacun de comprendre l'enjeu de ce débat qui doit dépasser les cercles savants.

 

BAdeC

 

Notes sur les chiffres de la délinquance

 

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