Tout de suite après la phrase citée par Eric Morvan et jugée, par lui, bien imprécise, on pouvait lire la chose suivante : "Pour plus de précisions sur les questions de méthode, retournez à la source, comme il se doit : Burricand (C), "La récidive des crimes et délits sexuels", ministère de la Justice Infostat Justice, n°50, décembre 1997. Différence considérable avec les propos du journaliste épinglé dans notre papier qui affirmait sans la moindre référence que "les délinquants sexuels sont le plus souvent récidivistes".
Dans le document cité, on trouve les précisions suivantes : "Dans cette étude, le parcours pénal de tous les condamnés pour viol ou attentat à la pudeur entre 1984 et 1995 a été étudié. […] S’agissant de la récidive d’attentat à la pudeur, des taux ont été construits jusqu’en 1995 sur cinq cohortes de condamnés de 1984 à 1988, soit avec sept à onze années de recul […] Pour la récidive aggravée "attentat à la pudeur suivi de viol", des taux voisins de 2% sont observés pour les cohortes les plus anciennes (1984 et 1985). Entre 1986 et 1988, les taux de récidive constatés oscillent entre 1,1% et 1,4%. Ils peuvent être majorés de 0,5% pour tenir compte des réitérations à venir."Le taux de réitération aggravée se situerait alors dans une fourchette comprise entre 1,5% et 2,5%. Comme dirait mon ami Sempé : "rien n’est simple".
Eric Morvan pourra aussi se reporter à l’étude citée pour découvrir le caractère erronée de son affirmation selon laquelle "la plupart des auteurs de viols avaient été auparavant condamnés pour attentat à la pudeur". Je n’ose pas dire que la proportion est de l’ordre de 5 à 10% et non de 80 ou 90% car notre correspondant me dira, à juste raison, que c’est bien imprécis. Reste la question du décalage…
Victor Descombres
Pénombre, Décembre 1998