À la suite de la sortie d’un film mettant en scène un garçon de 28 ans qui s’incruste chez ses parents, à leur plus grand désespoir, Le Nouvel Observateur (supplément Paris – Île-de-France, 3-9 janvier 2002) publie un dossier titré « 40 % de ventouses », dont voici l’encadré :
La moitié des 20-29 ans encore chez les parents sont des garçons, le tiers, des filles. |
De telles révélations doivent inciter à la plus grande méfiance ceux et celles qui s’entendent répondre « oui » à la traditionnelle question « vous habitez chez vos parents ? ». En effet, les pourcentages présentés ne peuvent être produits que s’il existe un « troisième sexe ».
Ces pourcentages ne sont évidemment pas ceux qui résultent de la distribution des « ventouses » selon le sexe, mais de la distribution de chaque sexe entre « ventouses » et « non ventouses ». Autrement dit, l’encadré aurait dû être le suivant :
La moitié des garçons de 20-29 ans sont encore chez leurs parents et le tiers des filles. |
Béatrice Beaufils, psychosociologue
NDLR : Cette confusion entre ce que les statisticiens appellent pourcentages en ligne et pourcentages en colonne est malheureusement fréquente, comme le montre l’exemple suivant pêché par un autre Pénombrien averti, qui aboutit à un énoncé, certes moins absurde, mais aussi très surprenant.
Pénombre, Juillet 2002