--

Des comptes

L’Ifop a révélé le 13 mai les résultats d’un sondage sur la délinquance homophobe. À partir d’un échantillon de 13 346 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, l’enquêteur a extrait un échantillon de 1 229 personnes homosexuelles, bisexuelles et transgenres, soit une « proportion de 8,9 % de personnes gays, bis ou lesbiennes », ce qui représenterait, par extrapolation et selon l’IFOP, environ 4,53 millions de personnes. 

Parmi ces personnes interrogées, un nombre très important affirment avoir fait l’objet de différentes agressions « en raison de leur orientation sexuelle, identité de genre ou préférences sexuelles réelles ou supposées ».

Le taux de personnes ayant « fait personnellement l’objet d’un acte de pénétration sexuelle avec violence, contrainte ou surprise » au cours des 12 mois précédant l’enquête atteint par exemple 3 %. 

Dans l’enquête CVS (« Cadre de vie et sécurité »), réalisée en population générale chaque année depuis 2007, on lit ceci : « En moyenne, sur la période 2011-2017, on estime à 114 000 le nombre annuel moyen de personnes âgées de 18 à 75 ans victimes d’un viol ou d’une tentative de viol. Cela représente chaque année environ 0,3 % de la population dans cette tranche d’âge. Pour 81 000 victimes (71 %), l’atteinte subie est un viol » (ce qui correspond au type de fait décrit par l’Ifop). Selon cette enquête nationale, la proportion de personnes se disant victimes de viol au cours des 12 mois écoulés serait donc de 0,2 % environ.

L’enquête VIRAGE, réalisée par l’INED en 2015, produit des résultats légèrement inférieurs à ceux de l’enquête CVS : la proportion de femmes victimes de viol au cours des 12 derniers mois s’y élève à 0,26 % (52 500 victimes) et celle des hommes à 0,01% (1 000 victimes).

La proportion constatée par l’Ifop chez les LGBT est donc plus de quinze fois supérieure aux résultats des enquêtes réalisées en population générale, ce qui est problématique. Je veux dire arithmétiquement problématique, les deux résultats ne peuvent être vrais simultanément, puisque pour que 3 × 0,089 + x × 0,911 soit égal à 0,2, il est nécessaire qu’x soit inférieur à zéro.

Autrement dit, la population LGBT interrogée par l’IFOP serait, à elle seule, victime de plus de viols que la population résidente, dans son ensemble.

C’est d’autant plus étonnant que l’enquête IFOP ne recense que les actes commis en raison de l’orientation sexuelle réelle ou supposée des enquêtés, alors que CVS ne discrimine pas.

Fabrice Leturcq