Dans un sondage commandé par La Croix, réalisé entre le 3 et le 7 janvier 2019, je tique sur une des questions : « À l’occasion du mouvement, les journalistes ont été la cible d’un certain nombre de critiques et même d’agressivité. Considérez-vous cette attitude comme étant : tout à fait justifiée (4 %), plutôt justifiée (19 %), pas vraiment justifiée (39 %), pas justifiée du tout (32 %), ne sait pas (6 %). » (Nous avons rajouté les pourcentages)
Critiques oui, agressivité non… Je réponds quoi, moi, là ? Elle sert à quoi, tournée comme ça, la question ?
À quoi ça sert les nombres si t’as pas la frite ?
Après, je lis le commentaire de La Croix, dans son édition du 24 janvier 2019 : « La couverture médiatique du mouvement des “ Gilets jaunes ” a eu lieu dans un climat d’hostilité inédit, dans lequel les critiques ont parfois tourné à l’insulte, à la menace, à l’agression physique. Une attitude que 23 % des sondés semblent justifier tandis que 32 % la condamnent. Plus ambigu, 39 % ne la jugent pas vraiment justifiée. » Ben c’est la question, qui est ambigüe. Et le commentaire, il est pas abusif ?
À quoi ça sert les nombres si t’as pas la frite ?
Et encore après, j’écoute France Culture, l’Esprit public, dimanche 27 janvier. Emilie Aubry dit : « … L’étude de La Croix qui révélait aussi que 32 % des personnes interrogées disaient comprendre les violences sur les journalistes... »
Alors le 32 %, c’est ceux qui condamnent, pas qui comprennent... (Qui condamnent quoi ? On ne sait pas très bien, comme on l’a vu précédemment, en tout cas rien ne dit qu’il s’agisse des violences sur les journalistes...)
Le truc est cité à l’envers, donc, un détail ! Bon, 23 ou 32, y’a que l’ordre des chiffres qui change, c’est vrai, on ne va pas pinailler pour ça, hein ?
À quoi ça sert les nombres si t’as pas la frite ?
Oh Pénombre, Pénombre,
Tu devrais pas m’laisser, la nuit
Françoise Dixmier