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« La nuit, je prends des trains à travers la plaine »

Dans un article mis en ligne le 21 février 2019, la Gazette des Communes s’attache à rapporter comment la SNCF compte regagner la confiance des régions. Le directeur des TER, Franck Lacroix, invité à s’exprimer sur la fiabilité des trains régionaux, apporte un éclaircissement digne de briller dans les colonnes de Pénombre :

« 17 % des trains en retard par notre faute ont été remis à l’heure depuis 2016, ce qui représente une hausse de +5 % par an. On est au tiers de notre objectif (un tiers en moins de trains en retard en 2020). »

La formule, à plusieurs inconnues, loin d’être évidente à la première lecture, devrait être offerte aux méditations de tous ceux qui attendent des TER attardés.

Dominique Jestin

Dans Les Echos du 11 décembre 2018, Bernard Roman, le président de l’Arafer, autorité de régulation des transports, fait part d’une divergence de point de vue avec la SNCF sur le calcul des retards. Pour mesurer ceux des TER et des Transiliens en Ile-de-France, la SCNF applique un seuil des 5 minutes, mais en grattant un peu : le retard n’est pris en compte que lorsqu’il excède 5 minutes... et 59 secondes. « Ces 59 secondes changent dans des proportions importantes cet indicateur de mesure de la ponctualité », note Bernard Roman.

Dans son rapport annuel, l’Arafer précise : « Le taux de ponctualité des circulations TER/Transilien peut ainsi varier de 88 % à 90 % pour des seuils de retards respectivement considérés de 4min 59s ou de 5min 59s. »

Quelle différence, finalement, dans les mots, entre un retard de moins de cinq minutes et un retard de cinq minutes et quelques ?

François Sermier

Comme nous venons de le voir, la SNCF a toujours et encore des problèmes de ponctualité avec presque 30% des trains en retard. En témoigne la capture d’écran ci-dessous, qui montre bien que, sur sept trains au départ de la gare d’Arles ce matin là, seulement cinq sont à l’heure. Les deux autres sont en retard. Et ce n’est pas la première fois. Pourtant, dans les deux cas, les retards, malgré des causes très différentes, sont estimés à 0 minutes. C’est bien noté sur le tableau.

Ainsi, en retenant l’indicateur le plus classique, le pourcentage TERTAD (dans le jargon, Trains En Retard sur Trains Au Départ), on a un service fourni par l’opérateur bien loin des objectifs annoncés. Paradoxe des chiffres : on constate pourtant que, dans ce cas précis, et malgré donc un TERTAD assez mauvais, on reste dans la même MERD (Moyenne Estimée des Retards au Départ).

Nic d’Arles