L’édition de la grammaire française dite de Grevisse que j’ai consultée est la 13ème, datée de 1993. La 8ème, datée de 1964, une génération plus tôt donc, diffère effectivement en ce qu’elle met sur le même plan l’idée de multiplication et l’idée d’addition, alors que les auteurs de la 13ème classent nettement une fois plus (plus additif équivalent à deux fois plus multiplicatif quand A est lamoitié de B) parmi les usages en voie de disparition.
Cependant les auteurs de l’édition de 1964 n’ouvrent l’alternative (addition ou multiplication) que lorsque A est la moitié de B. Si A est le tiers de B, seule demeure l’idée demultiplication (B est trois fois plus grand que A). Et pour finir, ces mêmes auteurs ajoutent : « À noter que une fois et demie plus grand est à éviter, comme équivoque : on pourrait comprendre : « augmenté de moitié » (idée de multiplication) ou : « augmenté d’un entier et demi » (idée d’addition) : cette poutre [2 m], il la faudrait une fois et demie plus longue [3 m ou 5 m ?]. »
Pour nos candidats aux élections, il pourrait y avoir là un bon filon. Un programme promettant 1,5 fois plus (5 pour 2) serait électoralement plus payant que celui promettant 2 fois plus (4 pour 2), soit en fait seulement une fois plus, et moins risqué sachant qu’on ne peut donner que moitié plus (3 pour 2), soit finalement quand même 1,5 fois plus ! Filou mais pas escroc...
B. A. de C.
Pénombre, Juillet 2003